Les confessions religieuses n’ont pu trouver un consensus sur un candidat “unique” ou “commun” devant remplacer Corneille Nangaa à la tête de la CENI. Un rapport a été dressé à cet effet à l’issue de la réunion de ce vendredi 30 juillet 2021, au centre catholique interdiocesain. Les huit confessions religieuses ont signé ce document qui consacre leurs divergences.
Catholiques et protestants ont mis en exergue le peu de crédibilité de deux candidats proposés par les six autres confessions religieuses (églises de réveil, église kimbanguiste, armée du salut, église orthodoxe, églises indépendantes et communauté islamique). Le vote n’a donc pu être organisé. Ce “rapport” est quasiment un procès verbal de carence, qui decridibilise un peu plus les confessions religieuses dans l’opinion publique.
On a tout de même appris que les six confessions religieuses ci-dessus rappelées ont décidé de déposer le procès verbal de désignation de leur candidat au bureau de l’assemblée nationale. Même si le nom de l’élu n’a pas été officiellement révélé, des sources tablent sur Denis Kadima. D’autres avancent le nom de Paul Nsapu.
Les politiques aussi
Si les confessions religieuses n’ont pu trouver un consensus sur un candidat “commun”, les politiques, eux, préfèrent jouer au chat et à la souris avec le bureau de l’assemblée nationale. Le FCC, fidèle à Joseph Kabila, nouvelle opposition politique, et Ensemble de Moïse Katumbi, pourtant membre de l’Union sacrée de la nation, ont décidé de ne pas déposer les noms de leurs délégués, au regard notamment des divergences apparues au sein de la plateforme confessions religieuses. Le FCC exige même des concertations aux fins de l’encadrement du processus de désignation des membres de la CENI, considérant le calendrier du bureau de l’assemblée nationale comme un diktat.
On ne sait pas si les autres composantes ont respecté la date limite fixée pour le dépôt de leurs listes. En tout état de cause, on s’achemine vers un blocage, chacun tirant la couverture de son côté. On ne sait ce que va décider le bureau de l’assemblée nationale.
Le président de la chambre basse du parlement devrait s’impliquer pour trouver un modus vivendi afin de débloquer la situation. On ne peut néanmoins s’attendre à une remise à plat de la loi organique modifiée de la CENI, comme l’exige Lamuka (Martin Fayulu et Adolphe Muzito).
Alors que toutes les composantes s’accordent sur la nécessité de tenir les délais pour l’organisation des élections fin 2023, force est de constater qu’il y a visiblement un manque criant de volonté. Toutes ou presque cherchent à éviter le prétendu piège qui tracerait une voie royale pour un deuxième mandat à Félix Tshisekedi.
Pendant qu’ils se bloquent mutuellement, les acteurs politiques devraient prendre en compte le fait que selon l’article 70 de la constitution, à l’issue de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu.
À ce jour, Félix Tshisekedi dispose de 17 mois et 23 jours, soit en tout 541 jours avant la fin de son premier mandat (24 janvier 2019 – 24 janvier 2024). Et, il compte bien briguer un second mandat. Veut-on le pousser à des négociations politiques si les élections n’ont pas lieu dans le délai ? C’est la question que l’on peut se poser, surtout que certains évoquent la nécessité d’un recensement de la population avant toute élection.
N’tombo Lukuti