C’est à un concours de choix cornélien qu’on assiste dans l’affaire de 500 SUV ou jeeps “offerts” ou “achetés à crédit”. Des députés pro Fayulu, un petit groupe de quatre, ont fait savoir qu’ils repoussaient ce “cadeau”. Delly Sesanga, dont on connaît l’extrémisme positif, a déclaré, lui aussi, qu’il ne prendrait pas ce “cadeau”.
D’autres, attendent voir évoluer la situation pour se décider. Néhémie Mwilanya, ancien homme fort du régime Kabila, ancien coordonnateur du FCC, aurait, à travers un tweet lui attribué dans les réseaux sociaux dont l’authenticité est sujette à caution, prié les députés FCC de ne pas prendre ce “cadeau”.
Les jeeps de la discorde vont pourtant bel et bien arriver à Kinshasa en provenance du port de Boma où elles ont été symboliquement réceptionnées par le questeur adjoint de l’assemblée nationale.
Les prendre ou les ignorer? Voilà une équation à plusieurs inconnus pour les députés provinciaux. Un choix kafkaïen. Alors que les revendications sociales se font de plus en plus grandes et insistantes, que des députés roulent carrosse dans les rues de Kinshasa ne peut que choquer. Mais, on peut se demander si les députés méritent ces véhicules. Oui, s’ils avaient été acquis par eux-mêmes sur la base d’un contrat conclu via une banque. Au jour d’aujourd’hui, rien n’indique que cette démarche avait été faite. Des députés affirment n’avoir signé aucun contrat. On ne peut que les croire, en l’absence d’une explication cohérente et convaiquante de l’institution épinglée dans cette affaire.
En tout état de cause, que ceux des députés qui estiment avoir droit à ces SUV les prennent et que les autres leur laissent jouir de leur liberté. Que ceux qui n’en veulent pas exercent aussi leur liberté de choix. Au bout du compte, cette affaire apprendra à tous et chacun de savoir retourner leurs langues plusieurs fois avant de prononcer une parole.
Parfois, le silence est bien plus efficace qu’une suite de déclarations intempestives, dans le plus pur style djaleloïste. Le donneur du “cadeau” semble avoir décidé de prendre distance dans cette affaire. De toutes les façons, les députés sont libres d’accepter ou pas son cadeau. On ne l’y prendra sans doute pas une seconde fois.
N’tombo Lukuti