Depuis hier lundi, les médecins des hôpitaux de l’Etat sont en grève. Une grève de plus, une grève de trop, diraient certains, surtout en ce moment où sévit une troisième vague de covid-19 dans les pays.
Pour des raisons diverses, c’est chaque année que l’on assiste à de tels mouvements d’interruption de prestations de la part des médecins et des personnels soignants des hôpitaux publics. Le syndicat des médecins a tout de même indiqué qu’un service minimum est instauré dans tous les hôpitaux et centres de santé publics, même dans les centres de traitement covid-19 (CT Co).
En clair, seuls les cas jugés urgents peuvent, depuis hier, être admis et pris en charge dans les hôpitaux publics, les médecins ne devant s’occuper que des malades déjà internés dans ces établissements publics. Quid alors des rendez-vous pris et programmés depuis des jours pour des malades chroniques ou des opérations chirurgicales par exemple ? Pourront-ils être consultés par leurs médecins traitant ? On ne le sait.
Ce que l’on sait en revanche, c’est que certains médecins véreux pourraient toujours rediriger leurs malades vers des centres de santé privés où ils prestent. Là, les malades devront débourser plus que ce qu’ils auraient dû payer dans les hôpitaux publics.
Ce sont donc les malades qui paient un lourd tribut dans ce bras de fer entre médecins des hôpitaux de l’Etat et le gouvernement. Les revendications des médecins sont pourtant les mêmes et sont connues: alignement à la paie des médecins qui prestent sans être immatriculés et qui ne perçoivent pas de salaire ni de primes de risque ; réajustement des salaires des médecins au même niveau que ceux des enseignants des universités…
Il est tout de même inconcevable que le gouvernement ne trouve pas une solution à ces sempiternelles revendications. Même si les salaires des médecins sont réajustés aujourd’hui, ils seront remis en cause dans un ou deux ans, il est grand temps que l’Etat octroie une juste rémunération et des conditions de travail acceptables à ceux à qui les citoyens confient leur santé, leur vie.
Il est aussi grand temps que le gouvernement et les médecins épargnent aux Congolais des scènes où l’accès aux hôpitaux publics est refusé aux malades sous prétexte que les médecins sont en grève. Jusque-là, personne ne s’est jamais demandé qui devrait dédommager les familles des malades qui succomberaient à cause de ces grèves à répétition. Cela arrivera un jour.
N’tombo Lukuti