“Hôpitaux publics sans médecins“, tel est le slogan qui accompagne le durcissement de la grève des médecins des hôpitaux et centres de santé de l’État.
Les syndicats des médecins ont décidé de cette radicalisation de leur mouvement social à la suite de ce qu’ils considèrent comme “très faible” ou “insuffisante” la réponse du gouvernement à leurs revendications. Si l’État est disposé à vite régler les questions administratives liées à la carrière des médecins, le gouvernement n’envisage une amélioration des salaires des médecins que dans le cadre du budget de l’État pour l’exercice 2022. Inacceptable, estiment les médecins, qui veulent être traités de façon digne.
La radicalisation de la grève signifie qu’aucun médecin ne sera visible dans les hôpitaux pour assurer les consultations des malades et autres actes liés à leur prise en charge. On ne sait ce qu’il advient des opérations chirurgicales programmées depuis des mois. Pendant qu’ils vont sécher leurs cabinets dans les hôpitaux publics, certains médecins vont exercer dans des hôpitaux privés où ils vont rediriger certains de leurs malades capables de payer plus pour être consultés et soignés.
Les autres, la majorité, doivent prendre leur mal en patience. Ceux qui ne peuvent attendre que gouvernement et syndicats des médecins se mettent enfin d’accord, verront leur maladie s’aggraver faute de soins appropriés. D’autres, mourront sans que personne ne s’en soucie outre mesure.
Victimes collatérales d’un conflit social qui dure depuis des années, ces Congolais là “de père et de mère”, ne méritent pas ce traitement inhumain, car on ne sait même pas si les médecins vont assurer les urgences ou traiter les malades de covid-19 internés dans les centres de traitement covid (CTCo).
N’tombo Lukuti