La gestion de la capitale Kinshasa a été au centre des discussions par les Députés de Kinshasa ce mercredi 11 août 2021 à l’hémicycle du palais du peuple. Malgré son statut de province, le siège des institutions présente l’image d’une ville non gérée au regard de l’anarchie qui s’est installée dans tous les domaines. Excédé par ce désordre érigé en mode de gestion, les élus de Kinshasa, toutes tendances confondues, à l’initiative de Jean Marc Kabund, vice-président de l’Assemblée nationale ont décidé de lever le ton face à ce qu’ils qualifient de l’indifférence de l’exécutif provincial.
Réunis dans la salle des Spectacles du Palais du peuple pour un diagnostic sans complaisance avant d’établir les responsabilités et chuter par des recommandations, ces élus se sont mis à la place des populations.
Ils se sont montrés très sévères envers eux-mêmes d’abord, puis envers le Bureau de l’Assemblée nationale qui gèle certaines initiatives parlementaires des députés en termes de contrôle des membres de l’Exécutif et, enfin, envers leurs électeurs, les députés nationaux, élus de Kinshasa, ont déploré beaucoup de difficultés que traversent leurs quatre circonscriptions électorales, notamment dans le secteur des infrastructures, de la circulation routière, de l’insécurité, des constructions anarchiques, de la spoliation des biens immeubles des faibles par un réseau maffieux appelé communément « Folio », constitué des magistrats, des juges, des avocats et des agents des Affaires foncières pour fabriquer des jugements en vue d’exproprier les faibles qui sont, d’une manière générale, des veuves et des orphelins.
Le premier vice-président a indiqué que Kinshasa présente l’image d’un far west où il y a absence de l’autorité de l’Etat à travers les embouteillages qui créent une insécurité sur les voies publiques.
Dans son élan, l’élu de Mont-Amba a déploré le non-respect du Code de la route par les autorités politico-administratives, militaires et policières, ce qui conduit la population à emboiter le pas aux autorités.
Jean-Marc Kabund a cité l’exemple d’un officier de l’armée qui a brûlé un feu rouge alors que tout 1er vice-président de l’Assemblée nationale qu’il est, il s’est arrêté.
Plusieurs fois, il a constaté les ministres, les autorités politiques, policières ou militaires violer le sens unique. “Personne ne respecte la police. Et pourtant, dans d’autres pays d’Afrique, la levée du doigt d’un policier est obéie à la lettre ; tandis que chez nous, il est des usagers de la route, non seulement qu’ils n’obéissent pas aux ordres des policiers, mais qui se permettent de porter la main sur eux. Plus grave, lorsque le conducteur auteur de la contravention est interpellé, il est des autorités qui exercent le trafic d’influence pour sa libération au point de réduire la force de l’Etat qui exercée par ses agents de l’ordre”, a-t-il décrié.
Poursuivant son speech, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale a également dénoncé les constructions anarchiques sur les lits des rivières, les emprises publiques, dans l’indifférence totale et/ou avec la complicité de l’autorité établie. “Quand il y a inondations, les victimes ne s’adressent ni au gouvernement central ou provincial, mais aux députés qui doivent ponctionner leurs maigres moyens pour voler au secours des sinistrés”, renchérit-il.
Abordant la question relative aux marchands ambulants, Jean-Marc Kabund s’est indigné du fait que de bout en bout, Kinshasa a été transformé en un grand marché sale avec des marchés pirates. Depuis l’aéroport international de Ndjili, passant par Kingasani, Masina, jusqu’à la Gare centrale, le boulevard est un marché où l’on expose tout. Les visiteurs sont étonnés de constater cet état sans que l’on n’y trouve des solutions idoines. Cette situation s’accompagne de l’insalubrité de la ville de Kinshasa avec des immondices partout. Les structures montées par le gouvernement provincial semblent avoir été mises en place pour piller les caisses du Trésor public. C’est notamment l’opération Kin-Bopeto dont les actions ne sont menées que sur les artères principales. C’est un cheval blanc pour piller l’Etat congolais.
D’emblée, il sied de préciser que les députés nationaux élus de Kinshasa ont également demandé la réactivation de leur caucus en vue de mener des actions en synergie au profit de leurs électeurs. Ils ont également demandé à Jean-Marc Kabund d’en être leur porte-voix au niveau du bureau et de veiller pour que leurs initiatives en termes de contrôle parlementaire ne soient gelées.
Don Boss