Élu en décembre 2018 et investi en janvier 2019 comme 5ème Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé dernièrement, lors d’un entretien avec la presse locale et internationale, son intention de solliciter un second mandat en 2023. Qui sera son challenger principal lors de la prochaine élection présidentielle ?
Sans trop réfléchir, une seule réponse vient spontanément à cette question : Martin Fayulu. Candidat de la coalition Lamuka lors de la dernière présidentielle en RDC, le président du parti Eveil pour la citoyenneté et le développement (Ecide) était battu par un écart serré de voix.
Du reste, il a toujours rejeté l’élection du candidat de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), estimant qu’il avait gagné haut la main la bataille présidentielle de 2018.
Bien qu’il continue à se battre pour récupérer sa “victoire”, d’aucuns estiment que Martin Fayulu s’alignera pour la présidentielle de 2023. Cependant, l’homme réclame des élections crédibles. Pour ce faire, il se bat pour la “dépolitisation” de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Bien plus, son parti Ecide et la coalition Lamuka rejettent Denis Kadima, le candidat choisi par les six confessions religieuses (contre la volonté des églises catholique et protestante) pour diriger la centrale électorale.
Quand Mboso N’Kodia vend la mèche
Cependant, la dernière prise de parole de Christophe Mboso, le président de l’Assemblée nationale, sur le choix des animateurs de la CENI fait croire à certains observateurs de la scène politique congolaise qu’un forcing risque d’être opéré, malgré l’absence du consensus jusque-là. Cela, au dépend de Martin Fayulu, des catholiques et des protestants.
Dans la foulée, le président de l’Assemblée nationale soutient que les élections se feront avec ceux qui veulent y participer. Christophe Mboso a même rappelé qu’en 2006, les élections s’étaient déroulées sans l’UDPS qui avait boycotté.
Piège
Si les réformes qu’il propose ne sont pas prises en compte, Martin Fayulu pourrait-il boycotter la présidentielle de 2023 ? La semaine dernière, l’abbé Donatien Nshole avait, lors de son passage sur Top Congo, condamné “les prises de position extrémistes” de Martin Fayulu en ce qui concerne la loi électorale. En 2018, on se rappelle que l’homme refusait d’aller aux élections avec la machine à voter proposée par Corneille Nangaa. Il aurait fallu attendre la dernière semaine du scrutin pour qu’il la tolère, malgré lui. Comme quoi, la real polik a toujours un mot à dire.
RKM