Les agents de la Radiotélévision nationale congolaise (Rtnc) ont déclenché un mouvement de grève ce mardi. À coups de sifflets et “vuvuzela”, avec des chants et danses, ils manifestent dans l’enceinte de la “cité de la voix du peuple”. Outre des revendications d’ordre social, ils exigent l’amélioration de l’outil de travail, une gestion transparente des recettes et l’application effective de la loi portant institution de la redevance audiovisuelle.
Si on peut comprendre les motivations profondes de ces agents, force est de constater qu’ils n’exigent pas l’amélioration de la ligne éditoriale de ce média public, ni une refonte totale de la grille des programmes afin de l’adapter au contexte actuel où les réseaux sociaux prennent de la vitesse les médias traditionnels et des médias audiovisuels privés se montrent plus performants qu’elle.
Des Congolais se demandent, bien à propos, pourquoi payer la redevance audiovisuelle alors que la qualité des programmes pose problème. Certains ne suivent la chaîne publique nationale que lors de grands événements retransmis par elle ou pour prendre connaissance des nominations lues en intégralité.
Les agents de la Rtnc ne bénéficieront nullement d’une oreille attentive des téléspectateurs et auditeurs si les journaux télévisés ou parlés ne sont qu’une suite ennuyeuse des audiences des hautes personnalités. Ces informations protocolaires ne satisfont pas la curiosité des téléspectateurs et auditeurs. Bien plus, cette propension maladive à faire du laudatif pro-autoritės plutôt que de l’information de proximité ne peut susciter de la sympathie envers des agents dont on sait néanmoins qu’ils sont victimes d’un système, qui les maintient dans une situation qui tend à mettre en doute leur expertise, alors que la majorité d’entre eux est pourtant bien formée.
La Rtnc a besoin d’un véritable électrochoc, voire une révolution pour faire face aux défis qui se présentent à elle. Cela doit être pris en compte en dehors des revendications sociales légitimes.
N’tombo Lukuti