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Dans le cadre de 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles, le Comité National Femme et Développement, CONAFED a organisé samedi 03 décembre 2022, une matinée d’information et de sensibilisation sur les unions conjugales précoces des filles en RDC, avec l’appui de Girls First Fund.
Au total, 100 jeunes filles et garçons ainsi que les leaders communautaires ont pris part à cette activité au centre Liloba, dans la commune de Lemba. L’objectif était de sensibiliser et informer les jeunes et les leaders communautaires sur les unions conjugales précoces des filles, les causes et les conséquences sur la vie de ces dernières. Aussi, sur l’existence du Plan d’Action National (PAN) de lutte contre ces unions.
Selon la Secrétaire Permanente de cette organisation, Mme Jeanne Nzuzi, le Conafed a profité de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes pour sensibiliser la jeunesse et les leaders communautaires par rapport à la question des unions conjugales précoces.
« La RDC dispose d’un Plan quinquennal 2017-2021 contre les unions précoces. Ce plan n’a pas été suffisamment mis en application et la sensibilisation n’a pas été à la hauteur même par les acteurs qui s’occupent de la question des droits de l’enfant. Raison pour laquelle, nous avons demandé à notre partenaire Girls First Fund de nous appuyer. Avec ce fond, nous avons programmé des descentes dans 18 provinces de la RDC où le taux de mariage précoce est très élevé. Nous avons fait des consultations, des focus groups, des évaluations avec l’aide des experts. Cette procédure nous a aidés à élaborer l’ébauche d’un Plan quinquennal deuxième génération, 2022-2026. Ce plan devrait être annoncé par le gouvernement congolais à travers le ministère du Genre, Famille et Enfant. Comme ce n’était pas encore fait, nous avons trouvé mieux de sensibiliser les leaders communautaires et les jeunes sur cette thématique, pour que ces derniers arrivent également à sensibiliser leurs communautés respectives », a souligné la Secrétaire Permanente du Conafed.
Quant aux jeunes, ils se sont dévoilés. Neige Kikwani, 26 ans, étudiante à l’ISP/Gombe s’exprime : « Je n’ai jamais assisté à une telle séance de sensibilisation. J’ai beaucoup appris et je compte restituer l’information à mes amies qui continuent à taire les cas des violences ».
Par ailleurs, Guy Mulandu, Juriste a encouragé l’initiative du CONAFED, celle de sensibiliser les jeunes sur les unions conjugales précoces. « Les jeunes filles sont les plus vulnérables dans cette affaire. Une fille qui tombe enceinte et aménage dans la famille de l’auteur de la grossesse, subit des cas des violences basées sur le genre et met un terme à son développement. C’est pourquoi, des telles initiatives sont à encourager », a-t-il estimé.
Quelques recommandations ont été émises par les jeunes. A l’Etat congolais, de veiller à intégrer certaines notions liées à la lutte contre les unions conjugales précoces ; accorder une importance aux cours d’Education civique et morale et à l’éducation à la vie ; de vulgariser des instruments juridiques relatifs à la lutte contre les unions conjugales précoces. Aussi, de prendre des mesures contraignantes contre les auteurs des unions précoces et un mécanisme de suivi de l’application des lois en rapport avec cette thématique.
A la communauté, il a été recommandé d’intégrer les notions sur les unions précoces dans les programmes des églises. Et que les enseignants mettent en place des mesures contraignantes conformément à la loi sur les unions conjugales précoces.
Au CONAFED, de sensibiliser les parents et les enfants sur la lutte contre les unions conjugales précoces ; la scolarisation obligatoire des enfants ; création des centres d’apprentissage des métiers et sensibiliser les enfants à dénoncer les cas des unions précoces et violences sexuelles et basées sur le genre.
Il sied de rappeler que le Comité National Femme et Développement est une organisation de la société civile qui milite pour les droits des femmes et des jeunes filles.
Génie Mulobo
