Dans sa tribune publiée jeudi 24 août dernier, le Président du parti travailliste, Steve Mbikayi estime qu’environ 20% des finalistes du secondaire qui ont présenté l’examen d’État cette année en République démocratique du Congo méritent leurs diplômes.
Selon Steve Mbikayi, ces derniers viennent essentiellement de quelques ” meilleures écoles ” conventionnées et privées tandis que 80% ne maîtrisent pas des matières présentées à l’examen sanctionnant la fin des études secondaires.
” Certains ne savent ni écrire ni parler le français, langue de l’enseignement. Tel que conçu, le système de l’examen d’ État est bon. Malheureusement, la fraude corrompt tout. C’est un secret de polichinelle pour toute la communauté nationale depuis des décennies “, souligne Steve Mbikayi.
Par ailleurs, l’ancien ministre congolais des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale indique que le système de choix multiple instauré à l’examen d’État en RDC facilite à la fois la correction et la tricherie.
” Le système de choix multiple facilite à la fois la correction et la tricherie. Qu’un élève à la tête vide décroche son diplôme, ça ne peut s’expliquer autrement que par une tricherie organisée. Les nouvelles technologies de communication qui facilitent le contact des élèves avec l’extérieur pendant les épreuves, les laboratoires qui fonctionnent à plein régime, les surveillants achetés par les élèves pour laisser le marché fonctionner… “, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : ” Suite à ce désordre, on ne peut pas s’étonner que certains pays ne reconnaissent pas nos diplômes. La décision salvatrice de la gratuité de l’enseignement doit être savamment encadrée pour éviter son revers de la médaille. Elle a engendré la pléthore dans les salles de classe. En face de 100 ou 200 élèves, même le meilleur enseignant du monde ne peut s’en sortir. ”
Pour que cette mesure produise les effets escomptés, Steve Mbikayi propose l’accélération des travaux de construction de nouveaux bâtiments, l’équipement des salles de classe, l’allocution d’un budget d’au moins 30% au ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique. À l’en croire, l’engagement, la formation et le recyclage des enseignants doit faire partie des priorités.
Elie Ngandu