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Seuil : pourquoi s’en prendre à la CENI ?

« Seuil ». On ne parle que de ça depuis le dimanche 14 janvier dernier. Des candidats malheureux aux élections législatives du 20 décembre 2023 sont furieux et maudissent la CENI et son « fameux seuils de représentativité ».

Ils affirment, pince sans rire, n’avoir jamais été mis au courant de cette disposition pourtant légale. Ils crient à la modification des règles du jeu par la CENI « au dernier moment » pour favoriser la tricherie et leur ravir une victoire « obtenue de haute lutte ».

Ces déclarations entendues depuis la publication des résultats provisoires par la CENI démontrent à suffisance que de nombreux candidats ont participé à un processus dont ils n’avaient pas la maîtrise des règles du jeu. La majorité n’a sans doute jamais lu la constitution, jamais lu la loi électorale et jamais lu la loi organique de la CENI.

Pourtant, la CENI a organisé de nombreuses rencontres d’information avec les partis et regroupements politiques, les indépendants, la société civile, les organisations féminines et de jeunes. Il est possible que de nombreux partis et regroupements politiques n’ont jamais réuni leurs candidats pour leur expliquer les subtilités de la loi électorale. Ils n’ont non plus jamais pris la peine d’expliquer ces subtilités à leurs militants, qui s’interrogent aujourd’hui sur ce qu’est finalement le seuil de représentativité.

De nombreux partis et regroupements ont gonflé leurs listes de personnes pas préparées à compétir, juste pour atteindre le « seuil de recevabilité » des listes. Ces candidats pris parfois à la hâte n’ont rien apporté finalement auxdits partis et regroupements politiques en termes de voix lors du scrutin, mais se plaignent eux aussi du « seuil », devenu la bête noire de tous les « non élus ».

Tout cela est bien dommage et renforce cette sensation d’une race de personnes apparemment bardées de gros et nombreux diplômes, mais qui n’achètent ni ne lisent les documents pourtant disponibles dans les nombreuses antennes du Journal officiel.

Ce n’est pas après le match qu’il faut vouer aux gémonies l’arbitre ou le commissaire au match qui n’ont fait qu’appliquer la loi.
Et, de toutes les façons “nul n’est censé ignorer la loi”.

N’tombo Lukuti

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