Le Docteur Denis Mukwege Mukenge s’est opposé au retrait précipité de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO ) du territoire congolais.
Dans cet même ordre d’idées, le prix Nobel de la paix 2018 a saisi les États membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies dans correspondance dont une copie est parvenue ce jeudi 7 mars 2024 à LISAPO. Selon lui, les conditions ne sont pas réunies par les autorités du pays pour favoriser le départ de la Mission Onusienne.
” Un retrait précipité de la présence des casques bleus et de la Brigade d’intervention de la Monusco dans un contexte de guerre d’agression et de sur militarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l’existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils et la stabilité, mettant sérieusement en péril l’héritage de 25 ans de présence du Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en RDC “, lit-on dans sa lettre.
Et de poursuivre : ” Il est encore temps pour le gouvernement de la RDC et les Nations Unies de suspendre et de revoir le plan conjoint de désengagement et son calendrier et de maintenir une marge de flexibilité en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain pour éviter un nouvel échec patent de la communauté internationale en matière de maintien de la paix et une nouvelle chronique d’une catastrophe annoncée au cœur de l’Afrique qui aggraverait encore davantage la menace sur la paix et la sécurité régionales et internationales. ”
Par ailleurs, le candidat malheureux à la présidentielle de 2023 révèle que l’autorité de l’État congolais n’est pas encore déployée dans de larges zones du territoire national et que le régime de Kinshasa n’a pas encore entamé une réforme profonde du secteur de la sécurité, incluant notamment l’assainissement des forces de défense et de sécurité et des services de renseignements.
Le Dr Mukwege exhorte le Conseil de Sécurité à rester saisi de la situation en RDC, qui ” représente encore et toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales. ” Il appelle à la reconfiguration du mandat et de la présence de la MONUSCO.
” La RDC est encore loin du stade où la menace posée par les groupes armés nationaux et étrangers soit ramenée à un niveau qui puisse être géré par les forces de sécurité et de défense congolaises “, ajoute-t-il.
À l’en croire, les casques bleus et la Brigade d’intervention ne peuvent partir tant que l’armée et la police ne seront pas en mesure d’assurer la souveraineté de l’État et la protection des civils. Il propose la réévaluation et le report du chronogramme retenu pour le désengagement complet de la MONUSCO prévu à la fin du mois d’avril 2024 pour la province du Sud Kivu.
Elie Ngandu