Dans la capitale congolaise, Kinshasa, il est devenu courant de voir des personnes se réclamant pasteurs ou hommes de Dieu prêcher dans les transports en commun.
Ces individus, souvent en proie au chômage, profitent de la captivité des passagers pour diffuser leur message religieux et solliciter leur assistance financière.
Kinshasa, mégapole grouillante de près de 15 millions d’habitants, est confrontée à de nombreux défis socio-économiques. Le chômage y sévit de manière endémique, poussant certains à se tourner vers des activités informelles pour subvenir à leurs besoins. C’est dans ce contexte que la pratique de la prédication dans les bus s’est développée.
Certains de ces prédicateurs se présentent comme membres d’orphelinats ou d’organisations non gouvernementales, usant de cette affiliation pour susciter la compassion des usagers. D’autres se contentent de se proclamer pasteurs d’églises de réveil, sans pour autant justifier de leur appartenance à une institution religieuse établie.
Cette pratique, bien que controversée, semble répondre à une double nécessité pour ces prédicateurs. D’un côté, elle leur permet de générer des revenus dans un environnement économique difficile. De l’autre, elle leur offre un espace d’expression et de diffusion de leur message spirituel auprès d’un public captif.
Cependant, certains observateurs s’inquiètent des dérives potentielles de ce phénomène, craignant une instrumentalisation de la foi à des fins personnelles. Ils soulignent également les risques de perturbation de l’ordre public et de la sécurité dans les transports en commun.
Face à cette situation, les autorités congolaises sont appelées à encadrer davantage cette pratique, afin de préserver l’intégrité du paysage religieux tout en garantissant le respect de l’espace public et la tranquillité des usagers.
Elie Ngandu à Kinshasa