Les États-Unis ont annoncé ce jeudi 25 juillet 2024 des sanctions contre quelques dirigeants de groupes rebelles opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a ciblé l’Alliance du fleuve Congo (AFC), une coalition rebelle qui s’efforce de renverser le gouvernement congolais, semant ainsi l’instabilité et provoquant des déplacements massifs de civils.
L’AFC inclut des groupes notoires tels que le Mouvement du 23 mars (M23), déjà sanctionné par les États-Unis et les Nations Unies pour ses actions déstabilisatrices dans la province du Nord-Kivu. Ce groupe armé est reconnu pour ses violations des droits de l’homme et ses attaques violentes contre les civils. Parmi les personnes sanctionnées figurent Bertrand Bisimwa, le président du M23, ainsi que Charles Sematama, un commandant et chef militaire adjoint de Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC dans la province du Sud-Kivu.
« L’action d’aujourd’hui renforce notre engagement à demander des comptes à ceux qui cherchent à perpétuer l’instabilité, la violence et les atteintes aux civils pour atteindre leurs objectifs politiques. Nous condamnons l’AFC et ses affiliés, notamment le M23, pour avoir alimenté ce conflit meurtrier et aggravé une crise humanitaire dans l’est de la RDC », a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier.
L’OFAC a également réaffecté Corneille Yobeluo Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC, qui a cofondé l’AFC aux côtés des dirigeants du M23. Nangaa avait déjà été sanctionné en 2019 pour ses actions portant atteinte aux processus démocratiques en RDC et est maintenant sanctionné pour son rôle dirigeant au sein de l’AFC.
Ces sanctions, prises en vertu du décret exécutif 13413 modifié par le décret exécutif 13671, visent à entraver les activités des groupes rebelles et à renforcer la lutte contre l’instabilité et les violences dans l’est de la RDC. Les mesures incluent le gel des avoirs des personnes et entités désignées et l’interdiction pour les citoyens américains de faire des affaires avec elles.
Par ailleurs, un procès public s’est ouvert mercredi dernier à Kinshasa contre Corneille Nangaa et plusieurs de ses coaccusés. Ils sont poursuivis par la justice congolaise pour leurs rôles dans l’organisation et la direction de l’AFC, ainsi que pour leur implication présumée dans des actes de terrorisme, des crimes de guerre et des actes de haute trahison.
Elie Ngandu