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Kinshasa : Article 15 à tout prix, Maxime nous explique !

Grand marché de Kinshasa/Photo OuestFrance

« Ba climatiseurs, ba TV, ba groupes originaux, patron ! » ; « Ba tissus, ba matelas, ba coussin » ; « Bilamba ya bien, kota awa… ». Ce sont quelques-unes des phrases typiques entendues par les habitués des marchés de Kinshasa, clamées par de jeunes commissionnaires ou agents de marketing informels, âgés de 18 à 40 ans.

Ces jeunes ne sont généralement pas des employés des magasins pour lesquels ils travaillent. « Ils vont chercher des clients sur l’avenue de Commerce et autres artères principales autour du grand marché pour les ramener ici », explique Papa Roger, propriétaire d’une boutique sur l’avenue Luvua, au marché central de Kinshasa.

« Ils peuvent gagner une commission allant de 5 000 CDF à 50 $ par produit », renchérit-il, précisant qu’ils ne sont pas salariés. « Nous ne pouvons pas les embaucher à cause de certaines charges. Nous nous contentons de collaborer de cette manière. Tu m’amènes un client, tu y mets ta petite marge, et tout le monde gagne. »

Pour beaucoup de ces jeunes chômeurs, c’est la seule alternative. « Si vous ne faites rien, vous risquez de tomber dans le racket, le vol, et pire, le banditisme urbain appelé Kuluna », justifie Maxime, trentenaire habitant du quartier Yolo, retrouvé au grand marché, communément appelé Zando.

« Je suis plus dans l’habillement. J’aide les gens, surtout ceux comme vous (en parlant de notre reporter, ndlr) qui n’avez pas le temps de venir faire du shopping ici au grand marché », explique-t-il. « Vous pouvez voir des images sur internet, m’envoyer la photo, et je vais sillonner les magasins de mes contacts pour chercher l’article. Une fois trouvé, je dois convaincre le propriétaire de me le donner pour que je vienne vous livrer et lui ramener de l’argent », ajoute Maxime.

« Ce n’est pas toujours facile de gagner. Souvent, j’ajoute 10, 20 ou 30 dollars sur des articles qui peuvent coûter plus de 100 dollars. Mais parfois, cela n’est guère possible. Nous nous contentons alors d’un transport ou d’une gratification de notre client. Je privilégie plus les relations qui peuvent m’apporter beaucoup à l’avenir », précise-t-il.

Comme Maxime, des milliers d’autres jeunes habitant les quartiers reculés de Kinshasa se rendent chaque matin au centre-ville. Parfois sans travail fixe, ils exercent comme commissionnaires journaliers pour de grands magasins, gagnant quelques billets pour joindre les deux bouts du mois. D’autres échangent leur force physique contre de l’argent en transportant des charges pour les acheteurs. « Beaucoup sont des pères de famille et prennent en charge leur famille grâce à ce travail », rappelle Papa Roger.

Bahatiquement

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