Dans les rues animées de Kinshasa, une armée de petits entrepreneurs s’active pour gagner leur vie au jour le jour. Vendeurs de rue, bricoleurs, artisans, tous font tourner une économie informelle essentielle pour la survie des ménages et de la ville. LISAPO a rencontré quelques-uns de ces acteurs le mercredi 9 mai 2024, dans le cadre de son dossier intitulé « La résilience de la population kinoise face à la dégradation de la qualité de vie à Kinshasa ».
Debout derrière son étal, Berthe Mujinga vend avec ardeur ses légumes fraîchement cueillis dans le quartier Don Bosco, dans la commune de Mont Ngafula. Mère de trois enfants, cette quinquagénaire n’a d’autre choix que de se débrouiller pour subvenir à leurs besoins.
“Avec ce petit commerce, j’arrive à nourrir ma famille. C’est grâce à ça que nous tenons“, confie-t-elle, l’œil vigilant sur ses tomates et ses aubergines.
À quelques rues de là, Benoît Kanda s’active à réparer inlassablement les téléphones portables des passants. Installé sur un tabouret, il ausculte avec dextérité les circuits électroniques, soudant ici, remplaçant un composant là.
“J’ai appris ce métier sur le tas. Ça me permet de gagner un peu d’argent chaque jour pour aider mes parents et survivre“, explique ce jeune homme de 22 ans, dont le salaire de réparateur est souvent le seul revenu du foyer.
Une économie de la débrouille
Ces petits métiers informels pullulent dans les artères de la capitale congolaise. Vendeurs ambulants, cireurs de chaussures, couturières, mécaniciens de fortune… Tous contribuent à faire vivre une économie de la débrouille, essentielle pour de nombreux ménages.
Certes, cette économie informelle témoigne de l’ingéniosité et de la résilience des Kinois. Mais elle n’en demeure pas moins précaire. Car, pour la plupart, le chiffre d’affaire ne passe généralement pas les 20.000 francs congolais soit 8 dollars américains au taux actuel.
Absence de protection sociale, accès limité au financement, tracasseries administratives… Les défis sont de taille pour ces petits entrepreneurs.
“Nous vivons au jour le jour. Chaque jour, il faut se battre pour gagner quelques francs congolais. Mais c’est notre seule option pour nourrir nos familles“, soupire Berthe, la vendeuse de légumes.
Malgré les difficultés, cette économie informelle reste le pilier de la survie pour de nombreux ménages de la mégapole kinoise.
Elie Ngandu
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