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Kinshasa : Entre défis et résilience, naît la classe des femmes battantes

Entrepreneuriat féminin à Kinshasa : Grâce au commerce du bois, Maman Godé connaît son autonomisation et supporte sa famille / radio de la femme

Dans la tumultueuse mégapole de Kinshasa, les femmes font face à de nombreux obstacles, mais leur détermination est à toute épreuve. C’est dans ce cadre qu’émerge une nouvelle tendance de femmes qui se font appeler “battantes”.

Définies par le magazine américain Cosmopolitan comme « ces femmes qui ont banni les mots “pessimisme” et “renoncement” de leur vocabulaire », elles sont insatiables et infatigables, croquent la vie à pleines dents avec courage et détermination. Elles peuvent parfois perdre de vue les priorités essentielles pour réaliser leurs projets en mettant de côté leurs émotions pour être plus performantes », renchérit le magazine féminin publié depuis 1886.

À Kinshasa, le concept de femme battante, loin d’être un nouveau vocable, est sujet à diverses interprétations. Pour les uns, il s’agit des femmes se situant entre 18 et 40 ans, très actives sur les réseaux sociaux, faisant étalage d’un style de vie plus ou moins onéreux qu’elles ne posséderaient pas en réalité.

« Elles font croire qu’elles sont entrepreneuses, cheffes d’entreprises, etc. Mais ce n’est trop souvent pas le cas », fait savoir un observateur ayant requis l’anonymat.

Et d’ajouter : « Ainsi, pour pouvoir allier leur style de vie d’apparence à la réalité pour les milliers de personnes qui les suivent sur internet, beaucoup de nos sœurs sont malheureusement contraintes de se livrer à des pratiques déshonorantes. Ternissant ainsi l’image de l’ensemble des femmes qui sont réellement battantes. »

Pour d’autres, il s’agit d’un débat qui divise les générations. « Une femme battante est celle qui se bat contre vents et marées pour sortir la tête de l’eau ou qui milite pour des causes nobles. Entre autres, les droits des femmes, l’épanouissement de ses congénères, etc. via des initiatives économiques et sociales », fait savoir Maître Coco, avocate au barreau de Kinshasa-Matete.

Pour Pascal Kabeya, comptable dans une agence de communication à Kinshasa, « c’est tout simplement celle qui se bat pour son indépendance sur tous les plans. Loin des interprétations perverses que les gens ont rattaché au concept de nos jours ». Il est rejoint dans sa réflexion par Consolante Kanku, secrétaire de direction dans une entreprise privée de la place. « Je dirai que c’est elle qui travaille dur en repoussant ses limites pour atteindre le succès. Cela signifie qu’elle connaît ses objectifs et s’y met avec courage et persévérance. »

« Ce sont toutes les mamans et les filles qui ont mis la honte de côté pour entreprendre. C’est la maman qui vend des cacahuètes, la fille qui vend du pondu, la dame qui fait de la cordonnerie, la demoiselle qui est ingénieur, etc. Toutes les femmes engagées activement dans tous les secteurs économiques et qui défient les freins et contraintes inhérents à la vie professionnelle », soutient quant à elle Jenny, la trentaine, professionnelle administrative.

Pour préserver cette classe de femmes battantes, les autorités sont invitées à investir massivement dans l’éducation des filles, à promouvoir l’égalité des genres dès le plus jeune âge, et à assurer l’accès à des opportunités économiques et professionnelles pour les femmes, soutiennent des experts du genre. La mise en place de politiques de soutien aux femmes et la lutte active contre les discriminations et les violences basées sur le genre sont autant d’initiatives qui concourent à l’instauration d’un environnement où les femmes peuvent développer leur plein potentiel et contribuer de manière significative à la société et à l’économie et réduire leur dépendance.

Bahatiquement

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