C’est un Corneille Nangaa, détendu et pas attendu qui s’est présenté, mardi 10 novembre devant les experts électoraux réunis au sein de l’Ordre National des Experts Électoraux (ONEEL). C’était à l’occasion du séminaire scientifique sur la production du guide des réformes électorales en RDC. S’exprimant sur la tenue des prochaines élections en 2023, Nangaa n’a pas mâché ses mots. « Il n’y a pas de corrélation positive entre les réformes électorales et l’installation du nouveau bureau de la CENI ». Pour lui, il est possible de tenir les délais si les choses se mettent en place sans tarder. Mais pour cela, précise-t-il, « il y a des préalables légaux et opérationnelles ». Un premier préalable est à relever : son bureau est fin mandat. « Nous ne sommes plus preneur. Quand on est sorti de cette histoire (ndlr. CENI), il faut rendre grâce à Dieu et ne plus regarder en arrière. Je ne peux que souhaiter bonne chance à ceux qui aspire à prendre mon actuel fauteuil » a-t-il déclaré en toute sincérité.
Un négativisme permanent
Profitant de cette chaire, Corneille Nangaa a prêché contre le négativisme permanent au sujet du processus électoral en RDC. « On reproche tout mais personne ne peut critiquer la qualité du processus électoral de 2018. Aucun électeur congolais s’est plaint de ne pas avoir voté en 2018. Tous les bureaux de vote étaient équipés ; le personnel était en place et équipé ; les machines à voter opérationnels » raconte-t-il. Pourtant, renseigne Nangaa, « 27 agents dont 9 policiers ont perdu la vie pendant ce processus électoral. Personne n’en parle »
« Minembwe n’est pas une circonscription pour les élections présidentielles, législatives et provinciales »
Corneille Nangaa a attiré aussi l’attention de ces experts électoraux congolais sur le fait que toutes les réformes ne peuvent pas forcément être mises en route immédiatement. Mais aussi sur le fait de ne pas être distrait sur des débats politiciens. « On ne parle que de Minembwe mais nous oublions que Minembwe n’est pas une circonscription pour les élections présidentielles, législatives et provinciales. Elle sera considérée comme un lieu où la CENI va installer quelques bureaux de vote. Mais en tant que commune rurale, elle sera considérée comme une circonscription municipale et rurale », rappelle le numéro un de la centrale électorale congolais. Pourtant, il y a des questions plus fondamentales à considérer telles que la désignation des nouveaux animateurs de la CENI, les réformes électorales à mener…
« Les élections prochaines devraient être organisées le 17 décembre 2023 »
Selon toujours le Président Nangaa qui n’a pas mâché ses mots, « les élections prochaines devront être organisés le 17 décembre 2023, toute chose étant égale par ailleurs ». En effet, conformément à la constitution, rappelle Nangaa, « le scrutin devra être convoqué 90 jours avant la fin du mandat de président actuel ». Et cela, conformément aux textes régissant l’organisation des élections. Par expérience et selon la planification des équipes de la CENI, le lancement de la révision du fichier électoral devrait se dérouler du 10 janvier 2021 au 16 janvier 2023.
À ce propos, Nangaa a présenté trois scenarii aux experts de l’ONEEL. « Va-t-on organiser les élections prochaines avec le fichier électoral actuel moyennant une révision partiel ou une refonte totale ou encore avec un fichier électoral dérivé d’un registre d’état-civil après recensement ? », interroge-t-il. Toutefois, pour tenir ces délais, le nouveau bureau de la CENI devrait être installée depuis le 31 octobre dernier. Or, ce n’est pas encore le cas. Le débat est plutôt orienté vers les réformes électorales, préalable majeur du scrutin de 2023. Voilà pourquoi Nangaa est formel : « Ce sont des agents du glissement qui veulent des réformes électorales avant la désignation des animateurs de la CENI ».