A quelques heures du discours du président de la République, chacun y va de ses supputations sur son probable contenu. Intervenant après les consultations politiques menées par le chef de l’État, ce discours est si attendu qu’il fait déjà peur à certains. Tout en reconnaissant n’être pas dans le secret de Dieu, des membres de la présidence de la République prédisent de «grandes décisions». Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pourrait, dit-on, casser la baraque pour donner une nouvelle voie, une impulsion nouvelle à son quinquennat, qui donnait l’impression de s’embourber dans des querelles sans fin avec ses partenaires du Front commun pour le Congo (FCC).
La veille de ce discours a été marquée par la confusion autour du déplacement «annulé» ou «empêchée» ou encore »interdite» de l’ancien président de la République. Si rien d’officiel n’a été dit sur le «report» ou l’«interdiction» de ce déplacement à Lubumbashi, des sources ont tout de même fait part de «raisons de mauvais temps» pour justifier ce «raté». La confusion autour de cette affaire est venue renforcer l’appréhension des uns et des autres sur le contenu du discours de ce dimanche 06 décembre. L’heure est même connue : 14h30.
Quoi qu’il dise, Félix Tshisekedi a rendez-vous avec l’histoire. Le discours de ce dimanche 06 décembre est sans doute le plus important de son quinquennat, plus même que celui de son investiture. S’il s’inscrit dans la continuité du deal FCC-CACH, il marquera sa descente aux enfers. S’il bouleverse l’échiquier politique, il sera un nouveau départ, inconnu peut être, incertain sans doute, mais un nouveau départ tout de même. En tant que chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions, Félix Tshisekedi fera sans doute des mécontents.
Mais, c’est sur ce terrain qu’il est justement attendu. La mainmise du FCC sur l’appareil étatique commençait à devenir sclérosante. L’arrogance qui en découlait devenait, elle, traumatisante. S’il s’en sort indemne, Félix Tshisekedi aura gagné son pari: sauver son quinquennat. Reste à savoir ce que fera le FCC. Il sera difficile à la famille politique de Joseph Kabila de rester inerte si elle perd la primature et la présidence de l’assemblée nationale et même son écrasante majorité parlementaire.
Les Congolais vont compter les heures avec anxiété. 14h30, un rendez-vous avec l’histoire. Une occasion sans doute pour Félix Tshisekedi de se défaire de l’étreinte de ses partenaires de la coalition. Au prix de quoi? Au bénéfice de qui?
N’tombo Lukuti