Près d’une trentaine de minutes pour une seule et grande décision : la nomination d’un informateur pour identifier une nouvelle majorité parlementaire. En cas de blocage, Félix Tshisekedi promet de revenir, à nouveau, devant le peuple pour lui demander de lui offrir une majorité lui permettant d’imprimer sa propre marque dans la conduite des affaires de l’État. En clair, le président de la République garde une pièce importante dans sa gibecière ayant la forme d’une dissolution de l’assemblée nationale, conduisant à des élections anticipées.
Le plus important à retenir est que Félix Tshisekedi a décidé de s’émanciper de la coalition FCC-CACH, qui, a-t-il dit, a montré ses limites et l’a empêché d’exécuter son programme électoral, notamment à cause de divergences avec son partenaire FCC.
C’est en garant du bon fonctionnement des institutions que Félix Tshisekedi s’est présenté devant les Congolais, après avoir été à l’écoute de leurs desiderata lors des consultations qu’il a organisées du 2 au 25 novembre.
Il est fort possible que le chef de l’État demande au premier ministre de déposer la démission de son gouvernement afin qu’il puisse désigner cet informateur. On ne sait pas ce que fera le président de la République si Sylvestre Ilunga Ilunkamba refuse de démissionner. Toutes les options sont sans doute sur la table. Dans les couloirs, on laisse entendre que la mission d’information pourrait être confiée à Jean Pierre Bemba Gombo, dont ce serait le grand retour sur la scène politique active après ses démêlés judiciaires avec la cour pénale internationale, qui l’a finalement blanchie après 11 ans d’une procédure complexe.
Quoi qu’il en soit, Félix Tshisekedi s’inscrit désormais dans la rupture avec la volonté exprimée clairement de rassembler les Congolais autour d’une nouvelle majorité. Ce n’est pas pour rien qu’il a lancé cette phrase en kikongo : «kisalu me banda», pour dire «c’est maintenant que commence le travail». On attend de connaître la réaction du FCC après cette sortie du chef de l’État, qui s’est montré ferme sans exagérer dans ses décisions, préférant sans doute y aller graduellement mais sans tergiversations.
N’tombo Lukuti