Lisapo
Rejoindre son domicile ce vendredi 18 décembre, relevait d’un parcours du combattant. Déjà à partir de 16 heures, les arrêts de bus étaient bondés du monde, chacun voulant arriver chez lui avant 21 heures, heure du début de couvre-feu qui ira jusqu’à 5 heures.
Sur le boulevard du 30-Juin, les rares taxis et taxi-bus qui arrivent à l’arrêt Galerie présidentielle s’adonnent vite au fameux système de demi-terrain. Batetela au lieu de Magasin-Kintambo, à l’exemple d’un grand bus censé servir un long trajet; INRB au lieu de Ront-Point des Huileries. Des conducteurs qui n’optent pas pour le demi-terrain, jouent sur le prix. Pour arriver à Lemba-Super, un chauffeur de taxi-ketch demande 5000 francs par personne pour une course qui, en temps normal, varie entre 1000 et 1500 francs. D’autres espèrent être pris en location en mode “express”.
“Nzela eza te (Il n’y a pas de route)”, lance un conducteur comme pour alerter sur les bouchons dans les artères principaux.
Effectivement, il fallait s’armer de patiente pour rejoindre, par exemple, Rond-point des Huileries, à seulement moins de 5 kilomètres du Boulevard du 30-Juin et faire face aux bouchons.
Sur place, difficile également d’atteindre Rond-point Victoire. Un bouchon jusqu’au boulevard triomphal bloquait le trafic. Pour y arriver, il fallait cascader sur la moto. Tarif: 1500 francs, au lieu de 100 francs habituels.
A moins de 2 heures du couvre-feu, c’était encore le grand monde à la place Victoire. Là-bas, le moyen de transport le plus disponible était les taxi-motos, mais il fallait débourser le double voire le triple du tarif habituel. 2500 francs pour Rond-point Ngaba contre 1000 ou 1500 francs habituels. Ce dernier montant ne pouvait servir qu’au quartier Kapela à Kalamu. Certains motards exigeaient jusqu’à 5000 francs pour arriver à Lemba.
Dans ce Capharnaüm, le respect des gestes barrières était inexistant. De quoi pousser beaucoup à se questionner sur l’impact réel de cette mesure de couvre-feu dans la prévention des contaminations.
SN
