La situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo devient de plus inquiétante selon plusieurs rapports des organisations de droit de l’homme et de société civile établies dans cette partie du pays. Il ne se passe plus un jour sans qu’il n’y soit déploré une incursion rebelle, des massacres, des tueries et autres types de barbaries envers les populations civiles.
Ainsi vu l’urgence, Kinshasa a préféré associer à ses efforts militaires sur terrain, la carte diplomatique. Des échanges avec ses voisins pour des interventions conjointes efficaces afin d’instaurer de manière définitive la paix dans ce coin. C’est dans ce cadre qu’elle essaie, depuis quelques mois de réactiver le Mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba via son outil de coopération diplomatique et sécuritaire. Celui-ci destiné à endiguer les violences qui ravagent toujours l’Est de la RDC, d’après une publication du site Africa Intelligence du 21 avril 2021.
Ce média d’investigation affirme que malgré cette insistance ” Kampala rechigne à céder à Kinshasa la présidence de l’organisation qui permet aux pays de la région de coopérer dans la lutte contre les nombreux groupes combattants actifs dans l’est de la RDC“.
Les multiples actions des coordonateurs nationaux de cette structure au niveau de Kinshasa à savoir Claude Ibalanky et son adjoint, Patrick Mutombo, sont toujours bloquées par l’administration Ougandaise. “Ces actions sont notamment l’envoi de notes verbales à Kampala pour convenir d’une date de la réunion interministérielle qui est une préalable à l’organisation de la dixième réunion du MNS, au cours de laquelle doit se dérouler la passation de pouvoir“, détaille Africa Intelligence.
Le Mécanisme Régional de Suivi est un outil indispensable pour l’instauration de la paix dans les provinces de l’Est de la RDC à en croire ses animateurs (MNS) sur le plan national. Il permet de réunir autour d’une même table une fois par an, les treize chefs d’Etat et des gouvernements des pays signataires.
Que cache l’Ouganda ?
D’aucuns s’interrogent sur les raisons du blocage côté ougandais d’autant plus qu’il n’échappe à personne que cette réunion technique devrait se tenir à Kinshasa depuis octobre 2019 et marquer l’accession de Félix Tshisekedi à la tête de l’U.A. Malheureusement, elle a été décalée à février, puis mars dernier avant de l’être à nouveau pour une date ultérieure.
Pour certains analystes, il s’agit d’une façon pour ce pays, parmi les plus cités dans les rapports internationaux comme étant des instigateurs des conflits armés et l’entretien des groupes rebelles pour la déstabilisation de l’Est, de masquer son implication. Car, outre la lutte contre les groupes armés congolais, ougandais, rwandais, sud-soudanais et burundais, ce cadre d’échange abordera également la question d’exploitations illégales des ressources naturelles congolaises, de leur exportation vers et via des pays voisins dont l’Ouganda et le Rwanda. Aussi, la coopération judiciaire et des négociations pour l’extradition de seigneurs de guerre généralement originaires de ces pays à l’instar de Jamil Munkulu.
Tout en maintenant la pression sur la représentation ougandaise à Kinshasa, le MNS a déjà porté la question à la représentante de la Mission des Nations unies en RDC, la Guinéenne Bintou Keita et à l’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands Lacs, le Chinois Huang Xia.
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