Ils ont décidé de régler leurs différends en public, via les médias et les réseaux sociaux. Tout, absolument tout est déballé, offrant de l’État une image dégradée.
Tony Mwaba, ci-devant ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique s’attaque vertement à Jules Alingete, inspecteur chef de service de l’inspection générale des finances. La base du différend : la gestion de 31 milliards de francs congolais, soit 16 millions $ destinés à la paie de la prime des surveillants, correcteurs, chefs de centres, inspecteurs d’enseignement et autres intervenants du Test national de fin d’études primaires (Tenafep). L’IGF dit avoir ordonné le blocage de cette importante somme pour éviter la manipulation d’une trop grosse masse monétaire. Les réseaux sociaux ont vite parlé d’une tentative de détournement déjouée. Tony Mwaba s’en défend, faisant savoir que ces milliards ne sont même pas encore déboursés.
Le ministre de l’Epst accuse à son tour Jules Alingete de chercher à se venger pour n’avoir pas obtenu la libération de 2 millions € destinés à une firme qui devait fabriquer des cartes biométriques pour écoliers et élèves congolais. Le ministre assure avoir fait retourner cette somme au trésor public, d’où ce règlement de comptes orchestré par l’IGF pour le discréditer.
Dans la soirée de ce lundi 16 août, Jules Alingete est revenu à la charge dans une correspondance publiée sur les réseaux sociaux où il maintient ses accusations.
Triste spectacle
Le spectacle qu’offrent Jules Alingete et Tony Mwaba est tout de même ridicule, pour ne pas dire enfantin. Les accusations portées réciproquement ternissent l’image de ces deux commis de l’État, qui ont décidé de se rentrer dedans, offrant d’eux une image de bouffons.
Cette passe d’armes intervient alors même qu’une photo surréaliste montrait, la semaine dernière, une rencontre entre les deux hommes sous la médiation apparemment du secrétaire général de l’Udps. La publication de cette photo a porté un coup à l’image de l’IGF accusée de traquer des gestionnaires bien ciblés alors que les bonzes du parti au pouvoir ne seraient pas des saints, mais jouirraient d’une sorte d’impunité.
Alors quoi ? La passe d’armes Jules Alingete – Tony Mwaba ne serait donc qu’une mascarade destinée à montrer à l’opinion que personne ne peut échapper au contrôle de l’IGF? Ce serait tout de même trop facile de tomber dans une telle approche. Il est en revanche temps que le premier ministre de qui dépend le ministre de l’Epst et le président de la République de qui relève l’inspecteur général des finances mettent fin à cette exposition négative d’un différend dont la relation de l’évolution en public ne peut que faire mal, très mal.
Il est possible de trouver une solution entre Tony Mwaba qui veut voir les prestataires au Tenafep être payés en liquide et Jules Alingete qui tient à une paie via les banques directement aux bénéficiaires.
Il n’est pas inutile de demander à ces messieurs de se montrer responsables et de faire moins de déclarations publiques tonitruantes. Ça ne les grandit pas.
N’tombo Lukuti