Comme à son habitude, l’Union européenne a sorti son grand jeu de déclarations indignées après les récentes attaques meurtrières contre des sites de déplacés à Lac Vert et Mugunga, près de Goma.
Mais au-delà des belles paroles, qu’est-ce que l’UE compte vraiment faire pour mettre fin à ces violences qui endeuillent depuis des années la population civile du Nord-Kivu ?
Dans leur déclaration conjointe publiée ce dimanche 5 mai 2024, la Délégation de l’UE et les ambassades de ses États membres en RDC se sont contentées de “condamner fermement ces bombardements”, d’“exprimer leur solidarité aux victimes” et d’“apporter leur soutien aux autorités congolaises” pour traduire les coupables en justice. Rien de bien nouveau sous le soleil.
Car au fond, l’UE a beau fustiger ces “violations flagrantes des droits de l’Homme” et ces “crimes de guerre potentiels”, elle n’a jamais vraiment mis les moyens pour enrayer durablement la spirale de violence dans l’est de la RDC. Ses sanctions et ses appels à la “cessation immédiate des hostilités” restent lettre morte face à la détermination des groupes armés.
Certes, les représentants européens réclament un “accès sûr et sans entrave aux personnels humanitaires”. Mais ne serait-il pas plus efficace de soutenir réellement les efforts de la MONUSCO et des forces armées congolaises pour sécuriser ces zones et protéger les civils ?
Au lieu de se contenter de condamner, l’UE devrait montrer l’exemple et s’impliquer davantage sur le terrain pour mettre fin à cette tragédie humanitaire qui dure depuis trop longtemps. Sinon, ses déclarations ne resteront que des vœux pieux.
Elie Ngandu