La neuvième réunion du conseil des ministres du 25 juin dernier a, à son quatrième point relatif à l’examen et adoption des dossiers, examiné la situation des produits surgelés d’importations vendus sur le marché à Kinshasa. Le conseil des ministres a adopté la baisse des prix de ces denrées de premier nécessité lors de ladite réunion. Ainsi, un carton de cuisse de poulet de 10kg était revu à la baisse soit 10 USD contre 21 USD sur le marché et celui du chinchard 16+ autour de 17 USD le carton de 30 kg contre 42.90. Pour ne citer que cela.
Cependant, plusieurs questions se bousculent dans la tête des congolais. Cette baisse est-elle une illusion ou une réalité ? Se matérialisera t-elle réellement ? Si, tel est le car, ce sera par quel mécanisme? Lisapo.info a donné la parole à quelques grossistes propriétaire des chambres froides, un des acteurs dans la chaîne de distribution de ces denrées.
“Il est bien bon de prendre des décisions allant dans le sens Du peuple d’abord pour rencontrer les désidératas du social des congolais”, reconnaît Andy, non sans une pointe d’ironie. Mais, insiste-t-il, “il y a avant tout des jalons à poser dans sa matérialisation“. Et de poursuivre : “Il y a une effervescence aujourd’hui au sujet de la baisse des prix des denrées de première nécessité mais il faudrait savoir que l’Etat congolais n’approvisionne pas sa population en produits surgelé. Ceux-ci proviennent tous de pays étrangers et à des prix différents selon la provenance et surtout la qualité. Un produit en provenance de la Namibie par exemple n’aura pas le même coût que celui en provenance du Congo voisin ou encore de l’Angola pour qu’il soit vendu, par la suite, à un prix uniforme comme le souhaite le gouvernement”.
Pour Andy, les pouvoirs publics doivent prendre en compte la marge des commerçants et la question de l’écoulement de l’actuel stock.
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Maguy Pembele, quant à elle, pointe du doigt l’irresponsabilité de l’État dans la gestion des opérateurs économiques. “Dans le temps, nous avions des grands importateurs de surgelés comme Orgaman, Damseaux et Maicofroid. Et à cette époque personne ne se plaignait des prix sur le marché des surgelés. Le suivi dans la régulation des prix était assuré” confie cette sexagénaire qui cumule plus de vingt ans dans le commerce des surgelés.
Aujourd’hui, explique Maman Maguy, “des nouveaux opérateurs (Socimex, Egal…) fixent les prix selon leurs intérêts et le panier de la ménagère ne peut qu’en pâtir. Le gouvernement doit agir mais en prenant en compte les attentes de tout ceux qui oeuvrent dans ce secteur. Et cela, avant l’exécution de ladite mesure”. Maman Maguy rappelle que ces denrées sont devenus incontournable dans les habitudes alimentaires des congolais. “Le gouvernement n’a pas intérêt à gérer ce dossier avec légèreté”, conclut-elle.
JW