“Si ça continue de coincer avec les confessions religieuses, qu’on interroge l’Assemblée nationale… J’ai donné des instructions au président de l’Assemblée nationale”. Ces propos ont été tenus par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, lors d’une interview accordée à la Voix de l’Amérique. Le locataire du Palais de la Nation répondait à une question sur le retard constaté dans la désignation du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Apres l’échec des chefs des confessions religieuses à qui a été confiée la mission de trouver le successeur de Corneille Nangaa et les efforts fournis par plusieurs parties pour concilier tous les camps, la machine est bloquée. Du coup, les différents protagonistes se jettent la responsabilité par rapport à ce blocage.
Au plan politique, les opposants accusent le pouvoir en place d’entretenir ce blocage afin de s’offrir un glissement. Ce qui donnerait l’occasion aux tenants du pouvoir actuel d’organiser la présidentielle hors délai.
Comme Kabila, qui avait organisé la présidentielle en 2008 au lieu de 2016, Félix-Antoine Tshisekedi voudrait aussi s’offrir quelques années de plus par rapport à son mandat constitutionnel, entend-t-on dans les milieux de l’opposition.
L’équation catholique- protestant
Malgré le choix de Denis Kadima par six confessions religieuses, les églises catholique et protestante ne veulent pas se plier face à cette décision. Jugeant Denis Kadima proche de Félix-Antoine Tshisekedi, les catholiques et les protestants souhaitent qu’une autre personne soit désignée à sa place. Face au refus des chefs de six confessions religieuses de lâcher Denis Kadima, le processus est totalement bloqué.
“Le pouvoir voulait tenter un forcing pour imposer Denis Kadima, mais apparemment il ne veut pas affronter les églises catholique et protestante”, explique un analyste politique. Ce dernier estime que les acteurs politiques finiront par se mettre autour d’une table pour négocier le calendrier électoral.
2023 ou rien
Cependant, dans des milieux politiques et de la société civile, on ne jure que sur le respect des prescrits de la Constitution en ce qui concerne la tenue des prochaines élections. Et plus d’une fois, Félix-Antoine Tshisekedi a rappelé que les Congolais éliront leurs prochains dirigeants à la date prévue par la loi fondamentale. On verra !
RKM