Les tensions entre les magistrats et le ministre de la Justice, Constant Mutamba, ont atteint un point critique après la tragédie survenue à la prison centrale de Makala, où 129 détenus ont trouvé la mort dans la nuit du 1er au 2 septembre.
Avant la réunion entre Dieudonné Kamuleta et la Première ministre, Suminwa Judith ce jeudi 5 septembre 2024, Constant Mutamba avait publiquement accusé les magistrats de sabotage, attribuant le surpeuplement de Makala à des décisions judiciaires qu’il jugeait préjudiciables.
Le ministre a qualifié la situation de « sabotage » des efforts du gouvernement pour désengorger les prisons, soulignant que la prison, conçue pour 1 500 détenus, en accueille aujourd’hui près de 15 000.
En réponse aux accusations de Mutamba, Kamuleta a déposé le procès-verbal des discussions du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) chez la Première ministre. Lors de cette rencontre, il a dénoncé les restrictions imposées par Mutamba, qui interdisent le transfert de suspects vers les établissements pénitentiaires.
En tant que président du CSM, Kamuleta a affirmé que ces mesures entravent le bon fonctionnement du système judiciaire, et a appelé à un dialogue constructif.
« Ne nous mettez pas dans une approche de confrontation. Nous voulons voir comment ensemble faire avancer la chose publique », a-t-il plaidé.
Le Bureau du Conseil supérieur de la magistrature a réaffirmé son engagement à poursuivre les arrestations conformément à la loi, malgré les directives restrictives du ministre.
Elie Ngandu