Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a vivement réagi après la mort tragique de 129 détenus à la prison centrale de Makala, dans la nuit du 1er au 2 septembre.
Dès son retour d’une mission au centre du pays, le ministre s’est rendu mercredi 4 septembre 2024 sur le lieu de l’incident et a accusé les magistrats d’être à l’origine de la catastrophe, évoquant un « sabotage » délibéré des actions du gouvernement.
« Ce n’est pas une évasion, c’est un sabotage ! Chaque semaine, des détenus sont envoyés ici, malgré l’état déjà critique de la prison. J’ai alerté à plusieurs reprises, mais on s’est ligué contre moi. Voilà le résultat », a-t-il déclaré avec véhémence devant les journalistes présents.
La prison de Makala, conçue pour 1 500 détenus, en accueille aujourd’hui près de 15 000, une situation qui a poussé le ministre à demander un désengorgement massif.
« Depuis que j’ai commencé le processus de désengorgement, combien de nouveaux détenus ont été envoyés ici ? C’est là qu’on doit chercher l’origine de cet acte de sabotage », a poursuivi Mutamba, promettant des sanctions sévères à l’encontre des responsables.
Le surpeuplement des prisons congolaises, en particulier celle de Makala, est un problème récurrent. Le ministre de la Justice a affirmé que son objectif est de réduire de moitié la population carcérale de cet établissement d’ici les prochaines semaines.
Signalons qu’au cours d’une réunion tenue le même mercredi à la Cour constitutionnelle, le Bureau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a réaffirmé son engagement à poursuivre les arrestations, malgré les directives du ministère de la Justice restreignant les transferts de détenus à la prison centrale de Makala et à la prison militaire de Ndolo.
Elie Ngandu