Après l’Assemblée nationale lundi dernier, le sénat a autorisé hier la prorogation de l’état de siège instauré dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Alors que les sénateurs s’apprêtaient, en plénière par visioconférence, à autoriser cette septième prorogation, des ADF massacraient des paisibles citoyens sur la route nationale n°4 en territoire de Beni.
Des véhicules incendiés, au moins une dizaine de personnes tuées et 80 autres au moins kidnappées et donc contraintes de suivre ces ADF dans la forêt.
Que des compatriotes soient ainsi tués ne peut que révolter en ce moment où des efforts sont fournis pour mettre hors d’état de nuire ces forces négatives, de plus en plus considérées comme un groupe terroriste islamiste. Le plus révoltant est que ces personnes massacrées se trouvaient dans un convoi de véhicules dit “sécurisé”. Des hommes de l’armée régulière épaulés par des militaires de la Monusco assuraient, en principe, la sécurité des voyageurs sur ce tronçon Komanda- Beni jugé dangereux à la suite de nombreuses attaques des ADF.
Comment cela s’est-il produit? Où étaient les fameux “convoyeurs” armés ? Pourquoi n’ont-ils pas été capables de sécuriser ces voyageurs ?
Personne naturellement ne se donnera la peine de fournir la moindre explication sur ce énième camouflet infligé aux FARDC et à la Monusco par ces rebelles ougandais, mais qui ne s’attaquent qu’aux populations congolaises, ignorant quasi superbement le territoire ougandais. Que veulent-ils obtenir en RDC ? Quelles sont leurs motivations ? Pourquoi n’opèrent-ils pas ou quasiment pas en territoire ougandais ? Qui pour nous expliquer ? Qui pour nous rassurer que ces massacres à répétition vont finir un jour?
Oui, il faut du temps pour ressentir les effets positifs de l’état de siège, mais ça urge. Les populations du grand Nord kivutien en ont marre d’être l’objet d’un génocide qui ne dit pas son nom.
N’tombo Lukuti