La synergie des sociétés civiles du territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uele, a lancé un appel pour la nomination d’un nouveau directeur social à Kibali Gold Mine. Réunies le vendredi 13 septembre 2024, ces structures citoyennes ont exprimé leur préoccupation après la démission de Raoul Sadi Kanega, directeur du Département Social de la société, démission annoncée le 6 septembre via les médias locaux et les réseaux sociaux.
Dans une lettre adressée à Mark Bristow, président du conseil d’administration de Barrick Gold Corporation S.A., basée à Durba, la synergie a salué le travail de Raoul Sadi, qu’elle qualifie de leader ayant instauré un climat de cohésion sociale au sein de la communauté locale.
« Nous regrettons profondément la démission de M. Raoul Sadi Kanega, qui a quitté ses fonctions pour poursuivre sa carrière ailleurs. Nous nous souvenons des nombreuses manifestations qui avaient précédé son arrivée, initiées par des activistes de la société civile demandant le départ de l’ancien directeur », mentionne la synergie dans son document.
Sous la direction de Raoul Sadi, plusieurs projets communautaires, auparavant bloqués, ont été relancés. Parmi ses réalisations, on compte un renforcement du dialogue entre la mine et les populations locales, la concrétisation de plusieurs projets issus des cahiers des charges, ainsi qu’un suivi rigoureux de l’allocation de 0,3 % du chiffre d’affaires de l’entreprise au profit des communautés de Watsa et Faradje.
Face à cette vacance, la synergie des sociétés civiles a formulé des recommandations pour le recrutement d’un nouveau directeur social, estimant qu’il est essentiel de nommer une personne répondant aux critères suivants :
– Un individu incorruptible, social et à l’écoute de la communauté riveraine ;
– Un leader capable de maintenir la paix et la cohésion sociale ;
– Originaire de la province du Haut-Uele, de préférence de Watsa ou Faradje ;
– Un directeur apte à gérer les pressions populaires sans les personnaliser ;
– Une personne capable de poursuivre les projets en cours liés au cahier des charges.
La synergie a également dénoncé les comportements de certains employés de Kibali Gold Mine qu’elle accuse de vouloir manipuler l’opinion publique en minimisant les réalisations de Raoul Sadi. Elle rappelle que de telles pratiques sont sévèrement réprimées par la loi.
Cette démission a suscité une vive émotion parmi les communautés locales affectées par les activités de Kibali Gold Mine. La synergie appelle donc à une sélection rigoureuse du prochain directeur, qui devra s’engager à poursuivre les efforts pour renforcer les relations entre l’entreprise et la population riveraine.