On n’en a pas encore fini avec le feuilleton Kuntuala ! Cette société qui n’est qu’un entreposeur et importateur des produits pétroliers pour une consommation interne, se serait permise de devenir un terminal pétrolier sans suivre la procédure normale telle que l’exige la législation congolaise en cette matière, à en croire la Ministre de l’économie Acacia BANDUBOLA.
Dans une interview accordée à la presse le 26 septembre dernier, la patronne de l’économie nationale a tenu à éclairer l’opinion sur le bien-fondé des mesures conservatoires qu’elle a prises à l’encontre de cette société qui importe des produits pétroliers dans l’illégalité depuis 2 ans déjà.
« La société Kuntuala Terminal est appelé à se conformer aux lois du pays. Kuntuala Terminal se permet de fonctionner en tant que logisticien, important et distribuant des produits pétroliers alors qu’elle n’en a pas qualité », regrette-elle. Et ajoute que « malgré la création d’emplois, elle doit se conformer aux principes ». La Ministre réagissait ainsi face notamment à la grogne des employés de cette entreprise.
“J’ai pris une mesure conservatoire le 23 juillet 2020. Je leur ai demandé de limiter leur consommation maximale des produits pétroliers à 200 m³ le mois. Puisque c’est une consommation interne, privée, liée à une consommation interne des navires uniquement pour la société bien identifiée”, a-t-elle indiqué.
Aussi, selon Mme Acacia Bandubola, Kuntuala doit également se faire identifier dans la structure des prix, s’y conformer en venant au ministère de l’économie. Elle doit également payer les frais de mutualisation des volumes des produits pétroliers si l’entreprise veut devenir logisticienne, chose qu’elle n’est pas jusque-là.
“Dans la structure des prix, Kuntuala n’existe pas. Avec la mutualisation des volumes, je ne capte pas son volume. Je ne suis pas prête à faire payer aux congolais 5 mille francs le litre c’est-à-dire plus de 20 millions de congolais (Kongo Central et Kinshasa) ne doivent pas payer le carburant à 5000 FC parce qu’il y a une société qui perturbe le réseau. Ses responsables doivent se conformer à la réglementation et venir au ministère de l’économie pour se conformer à la loi et que ce dossier soit porté au niveau du gouvernement” a-t-elle fait savoir.
“Moi par exemple, en tant que privée et personne physique, quand je vais prendre mon carburant à une station-service, je paie tous ces droits. Donc, Kuntuala, même pour sa consommation interne, doit payer ces droits qui ne sont pas payés. Parce qu’ils ne sont pas répertoriés dans la structure des prix des pétroliers. Et lorsque ces importations arrivent, elles sont déversées dans le même marché que ceux qui payent comme SOCIR, Lerexcom, Cobil et puis il y a SEP Congo” renchérit-elle.
Acacia Bandubola se réjouit tout de même que cette société se soit finalement ravisée le 7 septembre dernier, soit quelques semaines après la lettre du 23 juillet 2020, en entamant la procédure pour sa régularisation auprès du ministère des hydrocarbures obtenant ainsi son agrément.
Depuis quelques jours, la Société Kuntuala Terminal est au cœur d’une affaire qui agite ses employés. Ces derniers estiment que l’Etat congolais veut les contraindre au chômage en imposant des mesures conservatoires à leur employeur. Ils n’hésitent pas à manifester leur mécontentement par des manifestations contre le Gouvernement. C’est dans ce sens que la Ministre de l’Economie a tenu à expliquer que leur entreprise n’est qu’un petit entrepôt pour stocker la consommation interne. Elle n’a jamais manifesté auprès des autorités son vœu de devenir un grand logisticien dans le stockage et la distribution des produits pétroliers. Sa manière de le faire dans l’illégalité cause un déséquilibre sur le marché par l’augmentation des prix des produits pétroliers.
Bahatiquement