Augustin Matata Ponyo n’en a pas encore fini avec la justice. Le procureur général près la cour constitutionnelle n’entend rien lâcher. Il voudrait profiter pleinement des immunités parlementaires levées du sénateur pour le cuisiner dans l’affaire de la débâcle du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Malgré les protestations des avocats de Matata Ponyo, le procureur général estime de son bon droit d’interroger le sénateur dans bien d’autres dossiers. Tout donne à penser que l’affaire d’indemnisation des victimes dites fictives de la zairianisation n’était qu’une astuce pour coincer l’ancien ministre des finances et ancien premier ministre. Dépourvu de ses immunités parlementaires, il doit se présenter devant les inspecteurs de justice. Il pourrait même y être contraint s’il ne répond pas aux convocations lui adressées.
Ses avocats crient à l’acharnement judiciaire, faisant savoir que l’ancien premier ministre avait été quasiment lavé de tout soupçon dans l’affaire zairianisation pour laquelle le bureau du sénat avait autorisé des poursuites à son encontre et levé ses immunités. Ils rappellent que leur client ne peut être interrogé dans l’affaire Bukanga Lonzo, la plénière du sénat n’ayant pas autorisé la justice à le poursuivre dans ce dossier.
La semaine qui s’ouvre devrait réserver de nouvelles surprises. On se demande si Matata Ponyo qui se dit indisponible après avoir annoncé avoir été empoisonné, sera emmené manu militari devant les inspecteurs judiciaires pour être entendu. Tout est possible, l’élégance n’étant pas le fort de la justice.
Dans cette affaire de Bukanga Lonzo, les Congolais veulent connaître la vérité. Combien a finalement été décaissé ? Qu’est-ce qui a été fait concrètement sur le terrain? Qui a fait quoi pour que le projet connaisse une telle débâcle ? Quelle est la part de Matata Ponyo dans ce dossier ? Quelle est la part de la société sud-africaine chargée de mettre en œuvre le projet ?
Des interrogations qui méritent réponses, tout en respectant la procédure.
N’tombo Lukuti