Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a annoncé la suspension de deux hauts responsables de la Police nationale congolaise (PNC) à la suite d’un incident diplomatique majeur avec la France.
Il s’agit de Blaise Kilimbalimba Mbula, chef de la police de Kinshasa, et Kabeya Tshiani Magnat, commandant de la Légion nationale d’intervention (LNI), qui ont été écartés de leurs fonctions ce samedi 31 août 2024 suite à leur implication dans une opération controversée de déguerpissement d’un diplomate français.
Dans un communiqué publié par les services de communication du VPM Shabani, il est précisé que la suspension de Kilimbalimba et Kabeya est “à titre conservatoire”, en attendant les résultats des enquêtes en cours. Cette décision s’inscrit dans le cadre des “mesures préventives et conservatoires” pour corriger ce qui a été qualifié de “grave incident diplomatique”.
Lors du Conseil des ministres tenu vendredi dernier, le président Félix Tshisekedi a exprimé sa désapprobation quant à la gestion de cette affaire. Il a qualifié l’acte d’”offensant” envers la France, un partenaire stratégique de la République démocratique du Congo. Il a également rappelé l’importance de respecter la convention de Vienne, qui régit les relations diplomatiques entre États.
Outre la suspension des deux responsables de la police, le ministre d’État à la Justice a également annoncé la suspension du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, qui aurait également joué un rôle dans l’éviction du diplomate.
L’incident, qui a eu lieu dans l’immeuble Kamoul Résidence à Gombe, a vu des agents de la PNC procéder à l’évacuation forcée de plusieurs occupants, parmi lesquels un consul et conseiller culturel de l’Ambassade de France. Cette opération a rapidement pris une tournure diplomatique, conduisant Kinshasa à présenter des excuses officielles à l’ambassadeur de France en poste.
Elie Ngandu