L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), autrefois symbole d’espoir et de changement en République Démocratique du Congo, est aujourd’hui au cœur de nombreuses controverses.
Jean Claude Katende, Président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), a publié un article ce lundi 15 juillet 2024 critiquant la direction actuelle du parti et exprimant la déception ressentie par de nombreux Congolais.
Katende rappelle que depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2018, “la vie des Congolais est impactée négativement ou positivement par la marche de ce parti et par le choix des animateurs qu’il propose à la nomination dans les différentes institutions du pays.”
Il souligne l’importance historique de l’UDPS dans la lutte pour la démocratie et les droits humains, mentionnant que “plusieurs militants de l’UDPS ont payé de leur vie pour que nous puissions jouir de certaines libertés aujourd’hui.”
Cependant, les espoirs suscités par l’UDPS se sont progressivement estompés. Les promesses d’un État de droit et de priorité au peuple semblent aujourd’hui loin d’être réalisées.
“L’État de droit et le peuple d’abord étaient des mots magiques qui incarnaient cette fenêtre d’espoirs,” écrit Katende, mais “ces mots magiques ont disparu de la scène politique.” Il critique sévèrement la gestion actuelle du parti, affirmant que “le régime s’est enfoncé dans les antivaleurs condamnées autrefois.”
Les divisions internes au sein de l’UDPS aggravent encore la situation. Des luttes de pouvoir et un manque de cohésion nuisent à l’efficacité du gouvernement. Katende constate que “le parti se divise,” non pour améliorer la gouvernance, mais parce que “ceux qui dirigent le parti se servent seuls avec leurs amis, les autres sont oubliés.” Il déplore que “les oubliés se disent que s’ils ne font rien pour évincer ceux qui sont là, ils risquent de voir le dernier mandat du Président Tshisekedi finir sans en profiter.”
Les querelles internes ont des conséquences graves pour le pays. Les membres de l’UDPS, par leurs luttes intestines, détournent l’attention des problèmes essentiels, notamment la crise persistante à l’Est du Congo. Katende souligne que “la gestion de l’UDPS déçoit ses propres membres” et “la gestion de l’UDPS du pays déçoit les Congolais.” Il appelle à une action responsable pour redresser la situation, avertissant que “vos querelles profitent aux ennemis du Congo.”
Pour Jean Claude Katende, l’UDPS peut encore redresser la barre. Il exhorte les leaders du parti à “agir comme des hommes d’État et faire avancer le pays,” mettant en garde contre le risque de perdre définitivement la confiance du peuple congolais.
Le message de cet acteur de la société civile est clair : l’UDPS doit se ressaisir pour honorer les sacrifices de ceux qui ont lutté pour la démocratie et pour répondre aux attentes des Congolais qui ont tant rêvé d’un avenir meilleur sous sa direction.
Elie Ngandu