Écoles, universités, bars, terrasses, restaurants fermés. Cultes et messes suspendus. Organisation des deuils dans les salles ou at home suspendue. Compétitions sportives suspendues. Rassemblements de plus de vingt personnes interdits. Vols internationaux en provenance des pays à risque suspendus, sauf pour les cargos de fret. Déplacements de Kinshasa vers l’intérieur du pays strictement encadrés. Tout ça pour quatre semaines au moins ou jusqu’à nouvel ordre.
Ce sont là quelques une des mesures fortes annoncées par le président de la République tard dans la soirée de mercredi afin de contenir et combattre la pandémie du coronavirus en RDC. Un secrétariat technique dirigé par le virologue Jean Jacques Muyembe Tamfum est mis en place pour coordonner la riposte. On rappelle que Dr Muyembe et ses équipes sont sur le point de vaincre l’épidémie du virus ebola qui a sévi dans le grand nord Kivu et en Ituri. Le dernier patient de cette maladie est sortie de l’hôpital le 03 mars dernier.
Jean Jacques Muyembe devra se mettre rapidement au travail pour épargner à la RDC une hécatombe. Avec 14 cas confirmés dont 7 rien que pour la journée de ce mercredi, l’urgence s’impose. Certes, le président n’est pas allé jusqu’à décréter un confinement total des citoyens, mais les mesures annoncées semblent être adaptées au niveau de pénétration actuelle du virus dans le pays. Des ajustements pourraient être faits au cas où des cas nombreux venaient à être confirmés.
Avec l’apparition du premier cas de contamination interne ou locale, il y a à craindre un pic dans les prochains jours. La contamination d’une infirmière des services des urgences d’un grand hôpital de la place, est en effet une très mauvaise nouvelle. Combien de personnes dont des malades dont elle s’est occupée a-t-elle pu, elle-même, contaminer pendant le temps d’incubation de la maladie? La réponse à la question devrait effrayer plus d’un.
Malgré ces craintes légitimes, il faudrait à la population respecter les mesures d’hygiène préconisées; encore que la Regideso devrait se montrer plus performante pour assurer la fourniture régulière de l’eau à la population.
Le président a en outre indiqué qu’une réunion interinstitutionnelle sera tenue dans les prochains jours pour examiner l’incidence de la pandémie sur le fonctionnement des institutions du pays.
Pour l’heure, nombreux sont d’avis qu’il faudrait organiser dès à présent un service minimum pour éviter une trop grande concentration de gens dans les administrations et autres lieux de travail. Un service minimum permettrait également d’éviter une forte mobilité des personnes. Les transports en commun pourraient être une source importante de dissémination du virus au sein de la population.
Franck Mona