Peuplé des banyamulenge, ces Congolais dont l’identité nationale a toujours été sujet à controverse, Minembwe divise. Depuis, l’eau coule sous le pont et les originaires du Sud-Kivu et d’autres Congolais qui tiennent à l’unité nationale sont montés au créneau.
Démission des acteurs clés
Ainsi, par exemple, la démission ou le limogeage des autorités nationales ou provinciales qui ont favorisé la tenue de cette cérémonie est vivement réclamée. Ceux qui dénoncent ce qu’ils qualifient du début du processus de balkanisation de la RDC se sont tous tournés vers le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.
En visite de travail à Goma, au Nord-Kivu, le président congolais a vu le dossier Minembwe lui coller à la peau. Interrogé sur cette question lors d’une conférence de presse animée à Goma, Félix-Antoine Tshisekedi a affirmé “qu’il n’était pas au courant de ce dossier parce que se trouvant en voyage en Belgique”.
Une déclaration de trop
Étonnement. C’est ce qu’on a entendu dans l’opinion après cette déclaration du chef de l’Etat. “Un chef de l’Etat ne peut pas affirmer qu’il n’était pas au courant de la situation quel que soit le problème qui arrive dans son pays”, a tranché un Kinois interrogé par Lisapo.
En avouant qu’il n’était pas au courant de l’affaire Minembwe, certains acteurs politiques crient à une complicité du pouvoir de Kinshasa. D’autres encore estiment que Félix-Antoine Tshisekedi a donné raison à ceux qui soutiennent la thèse selon laquelle “il ne contrôle rien”. “Si les choses ont été faites derrière son dos, il doit limoger le minsitre Azarias Ruberwa et le gouverneur du Sud-Kivu qui avaient organisé cette ceremonie”, souligne un observateur de la scène politique congolaise.
“En prenant la décision d’annuler l’érection de Minembwe comme commune rurale, le chef de l’Etat devrait tout simplement se taire au lieu de dire ce qu’il ne devrait pas dire”, a conclu un analyste politique.
RKM