Jean-Marie Kalumba, ministre de l’Economie a, aujourd’hui, rendez-vous avec son destin. La motion de défiance initiée contre lui par des députés sera, en principe, examinée ce mercredi par la plénière de l’Assemblée nationale.
Les avocats du ministre ont saisi hier la Cour de cassation pour falsification du document. Selon eux, des non-deputés auraient apposé leurs signatures sur la motion, ce qui constitue un faux en écriture. Le but recherché est d’obtenir de la Cour de cassation la destruction dudit document et donc la fin de l’initiative.
Des sources ont tout de même indiqué que le ministre qui a informé le bureau de la chambre basse du parlement de sa démarche à la Cour de cassation, devrait se présenter devant la plénière pour fournir les mêmes griefs.
En principe et selon les dispositions constitutionnelles, l’Assemblée nationale ne peut examiner une question soumise à la justice.
On ne sait, à l’heure qu’il est, la position que vont adopter les députés nationaux. Hier, dans les couloirs du Palais du peuple, de nombreux députés nationaux ne juraient que par le départ du ministre de l’économie, accusé de n’avoir pas pu faire baisser les prix des biens et services et de n’avoir pas concrétisé le projet d’achat de poissons chinchards en Namibie.
Sur ce dernier point, on a appris des autorités namibiennes que le quota de pêche de la RDC est reconduit jusque fin décembre 2022. Les six millions de dollars américains payés pour ce faire ne seraient donc pas perdus.
Les députés nationaux ne l’entendent pourtant pas de cette oreille et affirment détenir des preuves pour déchoir ce ministre issu de l’Afdc-A de Modeste Bahati Lukwebo.
Pour l’exemple
A en croire certaines sources, les députés membres de l’Union sacrée sont déterminés à faire tomber un ministre membre de l’Union sacrée pour servir d’exemple. Ce serait un signal fort pour que les choses changent et que le gouvernement se mette réellement au travail pour offrir mieux à la population, laisse-t-on entendre.
Si la motion de défiance contre Jean-Marie Kalumba est débattue, soumise au vote et obtient la majorité absolue, ce sera une première. Jusque-là, des ministres ont toujours réussi à échapper aux motions de défiance émises contre eux. Certaines des motions n’ont même jamais été examinées sur le fond, puisque bloquées par des motions incidentielles.
N’tombo Lukuti