Le Député national élu de la circonscription de Funa est l’un de ceux qui pensent que les femmes peuvent occuper tous les postes de responsabilité, tant qu’elles remplissent les critères de compétence, d’efficacité et d’intelligence dont le pays a besoin. Ceci, bien loin des questions de genre, d’âge ou de race. Lisapo est allé à sa rencontre, en marge du mois consacré aux droits de la femme dans le monde pour qu’il en dise plus.
Tenant compte du fait que l’accès aux nombreux postes des responsabilités politiques se fait par vote ou par nomination, pour le président du Réseau des jeunes parlementaires en RDC, dans les deux cas ceci suppose l’adhésion préalable à un parti politique. Et donc, un militantisme prouvé et au-dessus de tout, la compétence. « Il ne suffit pas d’être nommé, mais il faut surtout travailler à produire des résultats », a-t-il fait savoir.
À ce niveau, Patrick Muyaya Katembwe paraphrase très souvent son mentor, l’ancien Premier ministre Antoine Gizenga, qui disait que la parité est un complot des hommes pour plafonner les ambitions de la femme. Pourquoi se contenter de 50% là où on peut avoir plus questionnait le patriarche ? Faisant sienne cette réflexion, le Député national estime que le concept de la parité entre les hommes et les femmes est une « grosse arnaque » orchestrée par l’homme pour anéantir la femme et la maintenir « en dessous » de lui. Il l’a d’ailleurs rappelé en février dernier, lors de la troisième édition du Prix Strong Ladies à Kinshasa, « tout est une question d’ambition. Les obstacles qui se dressent devant les femmes ne sont pas forcément dus à leur sexe. Les postes de responsabilités doivent se mériter ».
Des avancées dans l’arsenal législatif ?
Patrick Muyaya, Député national depuis 2011, soutient par ailleurs que la lutte en faveur des femmes en République démocratique du Congo a connu beaucoup d’avancées, même si beaucoup reste encore à faire. Aujourd’hui la loi sur la parité est effective, il y a eu une évolution sensible du code de la famille, particulièrement en ce qui concerne l’autorisation maritale. « Le plus important, à mon avis, c’est de nous assurer que cela produise effectivement les effets avec plus de femmes au travail et à tous les niveaux », a-t-il épinglé. Ce qui explique sa contribution, en tant qu’acteur politique, à l’avancement de la cause de la femme, non seulement en participant à l’élaboration des lois qui les concernent mais aussi en sensibilisant sur cette question. « Je pense que le mois de mars dédié aux droits de femmes devrait être celui où on se focaliserait sur ce que font les hommes pour avancer la cause de la femme parce que dans notre contexte, l’attitude de l’homme, nos traditions, plombent l’évolution de la femme ».
S’arrêter pour faire le point !
En effet, au-delà de l’aspect festif qui s’y colle et qui parfois tend à dénaturer l’essence même de cette célébration, la date du 8 mars représente, aux yeux Patrick Muyaya, « un moment d’arrêt. « Nous devons faire le point de l’avancement des droits des femmes » explique-t-il. Selon lui, il faut donner à la jeune fille les mêmes chances que les jeunes garçons, pour éloigner cette journée d’une simple célébration de routine. « C’est là que se situe le point de départ de l’injustice qui crée l’inégalité », a-t-il souligné.
Rappelons que cette année, la journée internationale des femmes était placée sous le thème mondial « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes ». Au niveau de la RD. Congo, le 8 mars a été célébré sous le thème « Congolaises et congolais levons-nous pour défendre les droits des femmes »
BL