Alors que l’informateur Bahati Lukwebo a remis jeudi 28 janvier au chef de l’Etat, la liste de la nouvelle majorité parlementaire identifiée à l’Assemblée nationale (391), certains membres du Front commun pour le Congo (FCC) restés encore fidèles à Joseph Kabila se mettent à l’évidence. Ils reconnaissent que la majorité a basculé et s’engagent à faire de l’opposition.
« Nous devons accepter de faire une opposition républicaine et, ce, avec de nouveaux animateurs au PPRD ainsi qu’au FCC. Ainsi allons-nous nous consacrer aux défis et aux enjeux de demain avec plus de détermination de conscience et de patriotisme », a tweeté Patrick Nkanga, cadre du PPRD et conseiller du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba. Ce dernier a finalement accepté, dans un communiqué le 28 janvier, de s’incliner à la volonté de l’écrasante majorité de députés qui l’ont destitué le 27 janvier après une motion de censure et promet de « prendre toutes mes responsabilités conformément à la Constitution ».
« Chaque démocratie a besoin des institutions fortes et stables mais aussi d’une opposition constructive. En conformité avec ma conscience, j’ai décidé en tant que présidente du MCN mon parti dont je suis la seule élue de faire l’opposition républicaine dans le respect des principes républicains », a confirmé pour sa part, Marie-Ange Mushobekwa, ancienne ministre des Droits humains sous Kabila.
Pour l’ancien conseiller diplomatique de Joseph Kabila, Kikaya Bin Karubi, le FCC fera une « opposition républicaine ». « Avec une expérience avérée dans la gestion de la chose publique, l’opposition FCC sera la meilleure au pays depuis 1960 », ne doute-t-il pas.
Ces différentes réactions marquent une évolution dans le discours des partisans de Joseph Kabila. Jusque-là, ils persistaient à dire, s’appuyant sur le règlement intérieur de la chambre basse du parlement, que la majorité parlementaire ne peut basculer maintenant, d’autant plus qu’elle a déjà été identifiée une bonne fois pour toute en début de la législature en cours.
SN