Dans une enquête publiée par Human Rights Watch (HRW), des nouvelles révélations sont à la disposition du public sur le viol des détenues à la prison de Kasapa à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.
Cette organisation internationale affirme avoir recueilli des témoignages auprès de 42 personnes, dont 14 femmes ayant survécu à l’émeute, ainsi qu’auprès des prisonniers, du personnel médical et des travailleurs humanitaires, des activistes locaux, du personnel pénitentiaire et judiciaire, et du personnel des Nations Unies à Lubumbashi et à Kinshasa, entre décembre 2020 et avril 2021.
13 des détenues affirment avoir été agressées sexuellement et violées. Certains témoins ont affirmé à Human Rights Watch que la majorité des femmes détenues, ont été violées, mais certaines d’entre elles ne l’ont pas révélé au procureur par crainte de la stigmatisation ou des agressions sexuelles.
Quelques survivantes ont témoigné avoir été victimes de viols collectifs et à plusieurs reprises par différents hommes au cours des trois jours de troubles. “Elles ont précisé que les femmes qui résistaient étaient souvent battues ou frappées avec des objets tranchants ou des armes blanches “, indique le rapport de HWR.
« Malgré ces actes, les survivantes n’ont pas été prises en charge correctement par les autorités », regrette cette organisation de défense des droits humains.
En effet, lors d’un soulèvement le 25 septembre 2020 à la prison centrale de Kasapa, 15 prisonniers ont maîtrisé leur unique gardien et pris d’assaut la prison. Ils ont incité les autres détenus à la violence, incendié plusieurs bâtiments et se sont rapidement emparés de la prison, provoquant la fuite du personnel, des gardiens et des forces de sécurité.
Un incendie dans la section des femmes a contraint les détenues à se réfugier dans la cour principale de la prison pendant trois jours, sans protection. Des dizaines de femmes ont été violées durant les trois jours de troubles. C’est pourquoi, HRW regrette le fait que l’enquête sur cet événement n’évolue toujours pas. Elle lance un appel à l’Etat congolais pour poursuivre cette procédure déjà entamée et que les auteurs de ces actes soient punis.
Génie Mulobo