Motion de défiance par-ci, motion de méfiance par là, destitution par-ci, retrait de confiance par là sont les armes de déstabilisation auxquelles la RDC à travers ses provinces, fait face depuis un certain temps. Pour être plus précis, c’est depuis la première passation pacifique du pouvoir entre l’actuel Président de la République Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila.
Ce phénomène, qui n’a que pour motivation des guerres de positionnement, a pris de l’ampleur à tel point qu’il s’est créée des crises sans issues dans certaines provinces du pays au point de retarder malheureusement de plusieurs années encore le développement intégral de la RDC. Ce dernier qui passe nécessairement par l’épanouissement de ses administrations provinciales, c’est-à-dire les provinces.
Il ne se passe plus une semaine en RDC sans qu’on entende que le torchon brûle entre l’exécutif provincial et l’Assemblée provinciale. Ou encore entre ces derniers et leur président de l’Assemblée provinciale. Les exemples les plus éloquents ont été vécus dans les provinces du Kongo Central, Sud-Kivu, Tshopo, Sankuru, Maniema et Kwango pour ne citer que ceux-là.
Souvent, ces revendications ont pour fondement, le retard de paiement des émoluments des élus, une incapacité des fois justifiée du gouvernement provincial à accorder un certain privilège aux élus. Malheureusement, ce sont des motivations qu’ils n’affichent pas lorsqu’il faut défendre l’intérêt des électeurs.
Alors que la population attend que ses élus fassent prévaloir ses droits auprès des instances dirigeantes, ces derniers se sont lancés dans une autre course. Celle d’auto positionnement. L’exemple le plus concret est celle de la province de Lomami. Dans cette province, tous les élus ont à l’esprit le long chemin qu’il faut parcourir pour atteindre le développement. Mais préfèrent l’ignorer volontairement. Un développement qui sera bénéfique non seulement à eux seuls, mais aussi à l’ensemble de la population constituée de leurs frères, sœurs, fils, et filles, mères et pères.
Tenez un témoignage d’un père de famille, enseignant de son état sur le travail des députés de sa province (Lomami). “Nous sommes en face d’une population qui pleure, qui s’alarme sur son sort ; leurs députés provinciaux sont devenus des commerçants, il est temps de tirer au clair cette situation désastreuse qui amoindrit l’espoir de tout un peuple”, a-t-il indiqué.
” Les élus provinciaux de la province de la LOMAMI, manipulent la population ; en ce jour où la population qui souffre, meurtrie par plusieurs maux attend de ces derniers un travail digne pour justifier le suffrage que les lomamiens les ont accordés ; les députés provinciaux de la LOMAMI abandonnent leur noble mission pour s’enrichir au détriment de la population”, poursuit-il en révélant que la vision du Chef de l’État dans leur province : “le peuple d’abord est devenu dans la province de Lomami les députés d’abord”.
” Prenez l’exemple de la direction des recettes de la Lomami. Allez voir qui y travaillent… Ils ont fait nommer leurs frères et sœurs, amis et connaissance à la DGRLO au détriment de la population, et perçoivent de ces derniers des retro commissions. Ils se cachent derrière l’union sacrée prônée par le Chef de l’État, ils s’usent de cette digne orientation pour marchander l’assemblée provinciale, pour menacer quiconque ne s’aligne pas dans leurs démarches d’enrichissement illicite. Leur couverture le label UNION SACRÉE”, déplore-t-il.
” Leur fonction de député leur ôte tout le respect qu’ils doivent avoir envers leurs électeurs ou encore les notables de la province. Chez nous un député s’est fait un petit dieu. Ils oublient qu’ils sont des serviteurs de la population et rien de plus”, ajoute-t-il avant de s’interroger sur l’apport des députés provinciaux dans la construction de leur province.
Un témoignage qui n’est pas du tout singulier dans cette partie du pays où la population manque de tout et fait encore face aux problèmes sociaux primaires comme le manque d’eau, d’électricité, d’écoles, d’institutions banquières, d’hôpitaux et des routes.
Ainsi pour les observateurs avertis, il est temps que la conscience collective s’éveille face à ce nouveau phénomène qui bloque le développement du pays sur le plan politique, social et économique. Comme pour la population de Lomami, les Congolais attendaient des députés une nouvelle dynamique après la passation pacifique du pouvoir entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila augurait un espoir d’émergence à tous les niveaux. Ce qui est loin d’être le cas.
Hector Kilo, notable de Lomami