Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula, a tiré la sonnette d’alarme mercredi dernier face à des diplomates européens réunis dans son cabinet.
Selon lui, les récentes déclarations du président rwandais Paul Kagame sont “extrêmement dangereuses” et laissent craindre que Kigali ne prépare un “génocide sournois” des populations hutues dans l’est de la RDC.
Dans ces déclarations, le président Kagame a prévenu que l’armée rwandaise ne quittera pas la RDC tant que les droits des Tutsis congolais ne seront pas garantis et que leurs “territoires” ne leur auront pas été restitués.
Mais pour Christophe Lutundula, ces propos sont en réalité un prétexte pour justifier une intervention militaire rwandaise visant à s’en prendre aux communautés hutues de l’est du pays.
“Quand on se rappelle que le génocide c’était en 94, que dans les mêmes camps là, l’armée rwandaise actuelle a attaqués, a bombardé Kibumba et autres, on a tué des gens là-bas, c’était des hutus, et parmi lesquels il y a des hutus congolais”, a-t-il souligné.
Le ministre congolais craint que ces déclarations n’aient pour “effet de renforcer l’antagonisme entre les Hurus congolais et les Tutsis congolais” et de “susciter des tensions autour des terres au Nord-Kivu”, ce qui pourrait mener à une “conflagration des violences intercommunautaires”.
Face à cette menace, Christophe Lutundula a appelé la communauté internationale à “prendre les dispositions pour qu’on n’arrive pas à ce scénario de tensions intercommunautaires au Nord-Kivu”. Il dénonce un “génocide sournois de vengeance” que le Rwanda chercherait à perpétrer sous couvert de protéger les Tutsis congolais.
Elie Ngandu