“Tous les Congolais sont des sans-papiers dans leur pays”. Le Directeur général de l’Office National de l’Identification de la Population (ONIP), Richard Ilunga est formel et avance une raison fondamentale à cette situation. La RDC ne possède pas une base de données fiable issue d’un recensement administratif, de sa population. Il l’a dit ce jeudi 11 mars 2021 sur les ondes de la radio Top Congo FM.
Pour remédier à cela, l’ONIP a besoin de 350 millions pour organiser un recensement administratif de la population congolaise. “En deux exercices budgétaires, ce montant peut être réuni. Pour le dernier enrôlement des électeurs, l’Etat congolais a déboursé 400 millions de dollars américains“, a-t-il rappelé.
À la question de savoir si l’opération de recensement administratif ne va pas retarder les élections, le DG Richard Ilunga rassure que cela n’a aucune incidence sur les élections. ” Associer l’ONIP aux les élections est une erreur”, a-t-il affirmé. Et de souligner : “Si nous commençons maintenant, au plus tard en décembre 2022, nous aurons le fichier général de la population. En gros, c’est 2 ans“.
Pour lui, l’identification de la population est le fondement d’un Etat. “Chaque fois qu’on établit le budget de l’Etat, on le fait en fonction de 80, 100 millions d’habitants ? Quel chiffre faut-il considérer ?” interroge le DG de l’ONIP.
Un autre bénéfice de cette opération, selon le DG Ilunga, le recensement administratif va permettre à tous les congolais d’avoir un numéro d’identification nationale propre à chacun. Et d’ajouter : ” le recensement va réduire les fictifs et les doublons au sein de notre administration. Le numéro d’identification nationale est un puissant outil de lutte contre la corruption car il est rattaché à un seul et unique individu“.
Adrien Kenge