Le 25 mai 2020, les députés nationaux destituaient Jean-Marc Kabund de son poste de premier vice-président de l’assemblée nationale à l’issue d ‘une séance plénière houleuse. Des coups de poings ont même été échangés entre chauds partisans de celui qui était aussi président a.i. de l’UDPS et pétitionnaires déterminés à chasser Kabund du bureau de la chambre basse du parlement.
Alors que certains le croyaient fini, au creux de la vague, Jean-Marc Kabund va rebondir 7 mois après et prendre sa revanche. Le 10 décembre 2020, le bureau de la chambre basse dirigé par Jeanine Mabunda est, à son tour, destitué à la suite d’une pétition dont l’un des maîtres d’œuvre n’est autre que Jean-Marc Kabund.
La séance plénière du 10 décembre tout aussi agitée que celle du 25 mai 2020, permet au président a.i. de l’UDPS de se poser comme le manœuvrier qui aura réussi à terrasser la coalition FCC-CACH et poser les bases de l’union sacrée de la nation. Jean-Marc Kabund aura surtout réussi à amener des députés FCC à faire faux bond au bureau Mabunda, qui revendiquait pourtant le soutien d’au moins 312 députés.
Aujourd’hui que le débat dans l’union sacrée de la nation tourne autour de la gestion des ambitions de ses nombreux et hétéroclites membres, Jean-Marc Kabund donne l’impression d’être le faiseur de roi. Si Félix Tshisekedi a le dernier mot quant au choix des principaux animateurs des institutions (assemblée nationale et gouvernement), le président a.i. de l’UDPS a, d’une façon ou d’une autre, son mot à dire. Il a tenu à le faire savoir lors d’une rencontre avec 167 députés FCC, qui ont décidé de rejoindre l’union sacrée de la nation.
Face à ce que d’aucuns qualifient de boulimie des leaders du MLC et d’Ensemble, le bouillant président a.i. de l’UDPS a promis d’être une sorte de garant des intérêts des transfuges (?) du FCC dans l’union sacrée, assurant même que l’un d’eux sera certainement le prochain président de l’assemblée nationale, quitte à effaroucher certains députés proches de Moïse Katumbi, qui jugent ses propos d’inélégants, parlant même de « violation de secret des délibérations ».
Dans les couloirs du palais du peuple, on laisse entendre que Jean-Marc Kabund aurait une préférence pour Jean-Pierre Lihau alors que certains membres de l’entourage du président de la République préféreraient plutôt « récompenser » Christophe Mboso Kodia, actuel président du bureau d’âge de l’assemblée nationale, pour le « bon » travail abattu jusque-là.
Bien que membre du FCC, le président du bureau d’âge de la chambre basse du parlement a su résister aux invectives, menaces, intimidations et autres tentatives de manipulation, conduisant de main de maître les débats. Il a même été traité de « dictateur » par ses anciens (?) collègues du FCC. Quant à Jean-Pierre Lihau, il a été l’un des touts premiers membres du FCC à adhérer à l’idée de la création de l’union sacrée de la nation. Député PPRD, il avait répondu favorablement à l’invitation de Félix Tshisekedi lors des consultations ayant abouti à la création de l’union sacrée de la nation, alors que le FCC interdisait à ses membres de prendre part aux dites consultations. « Je suis entré député PPRD, j’en sors député PPRD », avait déclaré J.P. Lihau au sortir de l’audience accordée à quelques fils d’anciens grands compagnons d’Etienne Tshisekedi dans l’UDPS.
Quelques jours plus tard, il fêtait avec exubérance la défenestration de Jeanine Mabunda du perchoir de l’assemblée nationale, signe qu’il avait pris ses distances, d’une façon ou d’une autre, avec la hiérarchie de son parti. Depuis, une certaine amitié s’est installée entre Jean-Marc Kabund et Jean-Pierre Lihau. De là à voir ce dernier prendre le poste très envié de président de l’assemblée nationale, il n’y a qu’un pas à franchir.
N’tombo Lukuti